Le voyage d'Angela Merkel devait se dérouler mardi 17, mais, en raison des conditions climatiques - une tempête de neige dans le nord-est américain - sa visite a été reportée à hier. C'est la première rencontre entre la chancelière allemande et le nouveau président américain, entré en fonction le 20 janvier, et elle avait valeur de test pour clarifier les relations entre ces deux pays, menacées par l'attitude de Donald Trump. Au sujet du jour : le commerce international et la diplomatie face à l'expansion russe.

L'Union Européenne

Depuis le début de sa campagne, Donald Trump n'a pas caché sa perplexité devant la construction européenne, et a même félicité la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

De plus, il n'hésite pas à déclarer que les Etats-Unis se désengageront progressivement de l'OTAN, en abaissant leur participation au financement de ces forces armées. Tous ces discours suscitent des craintes dans les institutions européennes, qui se sentent menacées d'éclatement, mais aussi dans l'intégrité territoriale de leurs Etats membres par les ambitions russes en Europe de l'Est. Car les Etats-Unis sont un allié historique des Européens, qui n'a cessé de les défendre face au communisme pendant la Guerre froide. Ainsi, on attendait beaucoup de cette visite de la chancelière allemande à Washington, elle qui est une figure de proue de l'Union Européenne.

Les désaccords sont nombreux entre le président américain et la chancelière allemande : l'un avait notamment accusé l'autre d'avoir accueilli trop de migrants sur son sol, une politique, donc, qui aurait été un terreau fertile pour la naissance du terrorisme en Allemagne.

Les relations promettaient donc d'être tumultueuses entre ces deux administrations, mais la rencontre a été plutôt cordiale, sans coup d'éclat. Peu avant le rendez-vous, le gouvernement américain promettait un échange constructif sur le dossier russe, rappelant l'expérience d'Angela Merkel à ce sujet. En effet, cette dernière, avec François Hollande, avait négocié pendant plusieurs heures à Minsk avec Vladimir Poutine afin de convenir d'un cessez-le-feu dans l'Est de l'Ukraine, sécessionniste.

La nouvelle administration américaine compte donc bien s'enrichir des apports de l'expérience française comme allemande des prétentions russes.

Le commerce

Angela Merkel, fidèle à la doctrine européenne, est venue défendre le libre-échange entre les Etats-Unis et l'Union Européenne, alors qu'il était tant décrié par Donald Trump.

En effet, selon ce dernier, seule une politique économique protectionniste permettrait de relancer l'industrie américaine et de mettre fin au chômage de masse sur son territoire. Il est d'ailleurs très mécontent que les importations de l'Allemagne vers les Etats-Unis dépassent les exportations des Etats-Unis vers l'Allemagne. Cette question de l'excédent commercial allemand a également été mise sur la table. De plus, hier, la ministre allemande de l'Economie a menacé l'administration Trump si elle choisissait le protectionnisme, en affirmant que si la taxe d'ajustement aux frontières promise par Donald Trump était véritablement mise en place, l'Allemagne irait s'en plaindre devant l'OMC.