Si le parti du mensonge devait avoir un candidat, celui-ci s'appellerait François Fillon. En effet, l'ex candidat de la droite a montré à plusieurs reprises qu'il ne craignait pas de jouer avec la vérité pour parvenir à ses fins. Ainsi, il avait savamment caché un conflit d'intérêts avec l'assureur privé Axa, de même que les emplois fictifs dont avait bénéficié son épouse au Sénat puis à l'Assemblée pendant des dizaines d'années. Le denier mensonge révélé par George Fenech s'inscrit dans la lignée de toutes les désillusions provoquées par la campagne présidentielle de François Fillon.

Légalité et moralité

Empêtré dans l'affaire des emplois fictifs de son épouse, qui avait été assistante parlementaire de son mari ou de proches de son mari pendant des années sans travail avéré, François Fillon avait clamé son innocence pendant quelques jours. Puis il s'était résigné, acceptant de rendre des excuses à ses militants, mais du bout des lèvres, car il clamait en même temps que ses agissements étaient légaux. Il constatait simplement une sensibilité de l'opinion publique vis-à-vis de telles pratiques politiciennes. Mais, la légalité suffit-elle à faire la moralité ? Et, de toute manière, l'affaire révélée par le Canard Enchaîné, qui semblait légale à première vue, était devenue illégale au fur et à mesure de l'avancement de l'enquête, quand la police a découvert qu'il ne restait aucune trace du travail de Penelope Fillon en tant qu'assistante parlementaire - malgré qu'elle ait été rémunérée plus de 10 000€ mensuels à la fin du quinquennat Sarkozy.