Si un dieu, un "grand maître" ou un diable existe, il sait à quel point je m'adonne – avec délectation parfois – au Donald Trump bashing. Parce que ce Gnafron mérite amplement maintes volées de bois vert. Mais quand je lis, pour la nième fois (une pétition en ce sens avait déjà été lancée en cours de campagne électorale) que le président américain est un dérangé du bocal, un psychopathe, même si j'ai tendance à le penser parfois, là, je m'interroge. Les faits sont qu'un blogueur, puis l'animateur David Pakman, et à leur suite un universitaire, John Gartner (fondateur de l'association Duty to warn, ou "devoir d'alerte"), puis des médecins psychiatres se sont de nouveau emparés du sujet : Donald Trump souffre-t-il de dégénérescence, d'Alzheimer, d'un autre trouble ou syndrome ?
Il est certain qu'il présente des "symptômes" en divers domaines. Sa diction a considérablement évolué au cours des trois dernières décennies (il a 70 ans), s'appauvrissant en vocabulaire, et il laisse nombre de ses phrases inachevées. Pour laisser ses partisans compléter dans le sens qui leur convient ou pour d'autres raisons ? Son impulsivité est tout aussi flagrante. Sa gestuelle est parfois pour le moins bizarre. Mais, mais… coïncidence !
-18% pour la recherche médicale
The National Institutes of Health (NIH), soit une vingtaine d'instituts et une demi-douzaine de centres de recherche médicale risquent de voir leur budget global amputé de près d'un cinquième (-18%, soit une coupe de 5,8 milliards d'USD).
C'est le Congrès qui leur alloue l'essentiel de leur budget. Et il se trouve qu'en ce début avril, des milliers de manifestants, parents, proches ou amis de patients souffrant d'Alzheimer, sont descendus sur Washington pour redire qu'un dixième des Étasuniens de plus de 65 ans (cinq millions et plus au total) sont plus ou moins gravement affectés.
250 milliards sont déjà consacrés aux divers traitements et il est estimé que ce coût croîtra fortement en raison du vieillissement de la population. Pour le moment, on ne demande pas impromptu à Donald Trump (comme ce fut le cas pour Emmanuel Macron face à Bourdin) s'il connaît encore sa table de multiplication. Mais on s'interroge sur ses coups de colère, son irritabilité, ses sorties intempestives, ses tweets à répétition, &c.
L'interrogation est devenue publique dès début octobre 2015, en se fondant aussi sur le fait que son père, Fred Trump, décédé en 1999, était atteint d'Alzheimer. Cela s'amplifia depuis. Mais sur ce point précis, Donald Trump bénéficia d'une sorte d'état de grâce depuis son installation à la Maison blanche. Il fut aussi avancé que son traitement capillaire pouvait affecter ses capacités cognitives. On peut s'interroger sur la coïncidence entre la reprise ce thème et l'annonce des coupes budgétaires. S'agit-il simplement d'influer sur la décision du Congrès ? Les visées sont-elles plus larges ? Le 25e Amendement, adopté en 1967, au cours du second mandat du président Reagan, pourrait aussi être invoqué afin de mettre fin, pour incapacité, à la présidence Trump.
En sus, l'emploi d'armes très puissantes (missiles Tomawak en Syrie, bombe superpuissante en Afghanistan), fait remémorer cette phrase du président : "tout le monde ne le sait peut-être pas, mais que (sic) l'arme nucléaire peut conduire à de mauvaises choses, de très mauvaises choses". Merci pour l'info, Mister President. Considéré "narcissique", sujet à des sautes d'humeur, Donald Trump est-il gérable ? C'est aussi la question que se posent tant des élus républicains ou démocrates que des membres de l'administration présidentielle, voire de l'état-major. Sa phobie des microbes, un trouble obsessionnel compulsif, ne justifiant pas le recours au 25e Amendement, s'agit-il d'une manœuvre concertée pour le destituer ou uniquement pour infléchir le financement des NIH ? Reste à préjuger des réactions de ses électeurs si Mike Pence, le vice-président, était amené à le remplacer, à leurs yeux, prématurément.