Depuis une semaine, le climat est plus que tendu sur la péninsule coréenne. La nouvelle administration américaine de Donald Trump, outre ses frappes en Syrie, a décidé de régler en même temps le problème de la Corée du Nord et de ses incessantes provocations nucléaires. La dernière, un tir de missile manqué, a particulièrement agacé Washington. Notons cependant que les Etats-Unis avaient préalablement envoyé leur porte-avions USS Carl Vinson au large de la Corée après les essais nucléaires effectués ces derniers mois par le régime de Kim Jong Un dans le Pacifique et en Mer du Japon.

Parallèlement, la Corée du Nord fêtait ce week-end le Jour du Soleil en l'honneur de Kim Il Sung, grand-père du dirigeant actuel de la République Démocratique Populaire de Corée et créateur du Juché, la doctrine idéologique dictatoriale mise en place dans son pays, ce qui en fait aujourd'hui la nation la plus fermée et opaque du monde. Le Jour du Soleil et les parades militaires qui ont lieu à cette occasion ont été autant de provocations supplémentaires de Pyongyang envers ses adversaires sud-coréens et américains. Une véritable démonstration de force destinée à freiner les ardeurs belliqueuses des Etats-Unis, et accompagnée du message suivant : "La Corée du Nord est prête à répondre à une guerre totale par une guerre totale".

Mike Pence en visite en Corée

Les parades militaires du Jour du Soleil n'ont, au contraire, pas incité Donald Trump à faire machine arrière. Ce dernier a envoyé dès ce matin Mike Pence, son vice-président, en Corée afin de débuter une tournée en Asie prévue depuis plusieurs semaines. L'un des objectifs de Washington est de montrer l'investissement grandissant et maximum de l'administration Trump dans la crise coréenne.

Alliés historiques de la Corée du Sud, les Etats-Unis souhaitent mettre un terme au programme d'armement nucléaire des rivaux communistes du Nord, qu'ils jugent dangereux pour la stabilité en Asie de l'Est, y compris pour la Chine et le Japon. C'est un véritable contexte de guerre froide qui sévit en Corée, sur fond de désaccords historiques entre le Nord stalinien et le Sud capitaliste.

A son arrivée en Corée du Sud, Mike Pence a déclaré que "l’ère de la patience stratégique" était révolue, balayant ainsi d'un revers de la main les efforts diplomatiques de l'ancienne administration de Barack Obama entre Séoul et Pyongyang. "Nous voulons voir la Corée du Nord abandonner son cheminement imprudent vers le développement des armes nucléaires, et ses tests continuels de missiles balistiques sont inacceptables", a-t-il ajouté lors d'une allocution prononcée dans la zone démilitarisée (DMZ) où les deux armées coréennes se font face sans sourciller depuis des dizaines années.

Une démarche avant tout pacifique, mais...

Mike Pence a toutefois tenu à ajouter que les Etats-Unis souhaitaient d'abord une sortie de crise par le biais de négociations.

Mais il a également longuement insisté sur la détermination de Washington à rester, "de façon inaltérable", aux côtés de la Corée du Sud. Les deux alliés ont d'ailleurs effectué des exercices militaires conjoints ce lundi matin, pour être prêts en cas d'attaque.

Enfin, le vice-président américain a lancé un message à la Chine, l'un des seuls alliés de la Corée du Nord, afin qu'elle utilise des "leviers extraordinaires" pour faire entendre raison à Pyongyang. Le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump a rappelé à cette occasion que la Chine travaillait étroitement avec les Etats-Unis pour trouver une solution à cette crise coréenne qui dure depuis 1953...