Une victoire flamboyante au pays du Matin Calme. L'avocat Moon Jae-in a gagné l'élection présidentielle sud-coréenne mardi, après avoir récolté 41,4% des suffrages. Il s'agit d'une première estimation effectuée par les principales chaîne de télévision. Hong Jun-pyo, le candidat conservateur du parti de la liberté de Corée, arrive deuxième avec 23,3%. Le centriste du parti Populaire, Ahn Cheol-soo arrive troisième avec 21.8%. "Ceci est une grande victoire pour les personnes admirables qui ont été avec moi pour construire un pays juste, un pays unis et un pays où les principes et le sens commun fonctionnent" a déclaré le vainqueur de l'élection.
Plus de 33 millions de personnes ont fait le déplacement, pour un taux de participation à 77%; il s'agit d'un record depuis l'élection de 1997.
La corruption, au coeur de la campagne
Les scandales de corruption ont pesé lourd sur la campagne. L'ancienne présidente, Park Geun-hye avait été destitué début mars, déclenchant des élections anticipées. Elle a été inculpée et emprisonnée le 30 mars, dans l'attente de son procès. Il était reproché à l'ancienne présidente d'avoir utiliser sa position pour accorder des avantages à Choi Soon-Sil, sa confidente. Cette corruption est estimée par la partie civile à 70 millions de dollars. Divers capitaines d'industrie sud-coréen (dits chaebols) sont également accusés d'avoir bénéficié de ce système.
Moon Jae-in, ancien avocat des droits de l'Homme et soldat des forces spéciales, a donc fait campagne sur le thème de l'intégrité, et bâti son image sur sa réputation d'honnêteté.
Un nouveau chapitre dans les relations entre nord et sud
La question des relations avec la Corée du Nord a dominé l'élection. Moon Jae-in était l'un des architectes de la politique du rayon de soleil - la politique visait un réchauffement des relations entre les deux Corée, en vigueur entre 1998 et 2008.
A noter que ses deux adversaires principaux prônaient une politique plus ferme avec le voisin du nord, et ont attaqué le candidat démocrate sur ses positions. Hong Jun-pyo, le candidat issu du parti de Park Geun-hye, avait été jusqu'à qualifié son adversaires de "gauchiste pro-Pyongyang".
Cette élection marque donc une rupture dans les relations entre les deux Corée.
Pyongyang a d'ailleurs appelé au boycott des candidats conservateurs, au travers d'éditoriaux parus dans les médias d'Etat. Cette élection intervient alors que les tensions dans la région continuent de monter, suite aux tirs de missile nord-coréens en direction du Japon.