Les 7 dirigeants des pays dont le PIB est le plus élevé de la planète étaient présents à Taormina, en Sicile : Emmanuel Macron (France), Shinzo Abe (Japon), Donald Trump (Etats-Unis), Angela Merkel (Allemagne), Theresa May (Royaume-Uni), Paolo Gentiloni (Italie) et Justin Trudeau (Canada). L'intérêt de cette réunion était de discuter de la lutte contre le terrorisme, de l'application effective des accords de Paris sur le climat - remis en cause par le président américain -, des quotas migratoires ainsi que du libre-échange. Néanmoins, ce sommet s'est soldé par un véritable dialogue de sourds, Donald Trump n'entendant céder aucun pouce de terrain face aux 6 autres pays du club : le seul accord qui a pu avancer, et qui a conclu, concerne la coopération dans la lutte contre le terrorisme.

Accord sur le terrorisme

Tous ont reconnu l'immense responsabilité d'internet, de ses moteurs de recherche ainsi que de ses réseaux sociaux dans la propagation de l'idéologie djihadiste. Ainsi, ils ont chacun accepté d'être plus exigeants envers les acteurs du web, en demandant notamment à ce qu'ils soient plus fermes contre le terrorisme. De sorte que les contenus devraient être mieux contrôlés, ce qui circule sur les réseaux sociaux comme les sites accessibles en un clic via un moteur de recherche. Facebook, Twitter et Google devraient particulièrement être mis à contribution.

Outre le problème internet, les 7 dirigeants se sont aussi accordés sur le partage des renseignements entre les pays afin de faciliter la reconnaissance des djihadistes de retour d'un théâtre de guerre, qui transiteraient entre les différents territoires du G7.

Autrement dit, la coopération devrait être amplifiée, particulièrement entre l'Italie, la France et le Royaume-Uni, qui sont les principales voies d'acheminement des terroristes.

Aucune avancée sur le climat

Le dossier complexe du climat et des accords de Paris a en revanche été moins consensuel. Ainsi, à l'issue du sommet, aucun accord n'a été trouvé : en cause, la détermination de Donald Trump, qui avait promis lors de sa campagne présidentielle de s'opposer à l'application des accords de Paris sur le climat qui, selon lui, seraient destructeurs d'emplois, et donc mauvais pour l'économie américaine.

L'Italie, qui préside le G7, par la voix du président du conseil italien, a confirmé un blocage à ce sujet : " L'administration américaine a une réflexion interne sur la question, et les autres pays en ont pris acte."

La France a fait partie des premiers à plaider la cause de l'application des accords de la COP21, assurant au président américain que les conséquences en termes d'emplois seraient avantageuses, puisque les sources d'énergie renouvelables sont plus créatrices d'emplois que les sources d'énergie sales.

Cela n'a pas encore convaincu Donald Trump, qui a quand même concédé, en fin de soirée, qu'il réfléchirait à ces arguments.

Immigration

Les pays européens, qui travaillent en bonne intelligence depuis quelques années, se répartissant les réfugiés politiques selon des quotas migratoires, se sont encore une fois heurtés au refus américain. Donald Trump ne veut pas entendre parler de ces quotas, qui amènerait des migrants à travailler à la place de certains Américains, ni d'une augmentation du financement de la lutte contre l'immigration illégale.

Libre-échange

Les Européens se sont également retrouvés confrontés au refus américain du libre-échange. En effet, l'une des promesses de campagne de Donald Trump était aussi de refuser les accords de libre-échange, qu'il juge néfastes pour les travailleurs américains, notamment à cause de la concurrence déloyale qu'opposeraient les produits étrangers aux produits américains.

Emmanuel Macron, promoteur du libre-échange, a fait connaître au président américain ses intérêts, arguant que les Etats-Unis pourraient, de même, exporter beaucoup plus facilement dans les pays du G7, avec des taxes douanières très basses, ce qui serait bénéfique à l'économie américaine. Cependant, l'administration américaine est restée campée sur ses positions.

Relations avec la Russie

L'administration américaine a tenu à rassurer ses alliés européens en affirmant que les sanctions économiques contre la Russie - issues de la crise qu'a provoqué l'annexion de la Crimée - ne seraient ni suspendues, ni même allégées. Le G7 est parvenu à s'entendre sur la nécessité de maintenir ces sanctions tant que le cessez-le-feu relatif aux accords de Minsk ne serait pas respecté dans l'Est de l'Ukraine.