Ce week-end en Italie, les dirigeants du G7 ont unanimement condamné les récents tests de missiles effectués par la Corée du Nord en mer du Japon, en parlant de "menace grave". De son côté, le conseil de Sécurité de l'Organisation des Nations Unies (ONU) avait déjà approuvé de nombreuses résolutions et sanctions à l'égard du régime de Pyongyang, lui interdisant ce type de pratiques dangereuses. Pendant ce temps, les Etats-Unis menaçaient clairement d'une riposte en envoyant un porte-avions au large de la Corée.

Mais Kim Jong-un et son équipe n'en ont visiblement que faire, puisqu'un troisième missile en moins de trois semaines a été tiré ce lundi 29 Mai.

Il s'est écrasé dans les eaux territoriales japonaises après six minutes de 'trajet' et 450 kilomètres parcourus, renforçant encore la menace d'une Guerre en Asie de l'Est. Le tir a eu lieu à 5h09 heure locale (23h39 en France), et a été immédiatement condamné par Shinzo Abe, le Premier ministre du Japon, qui a réclamé une "réaction concrète" de ses alliés américains, rappelant que d'après la déclaration commune des dirigeants du G7 ce dimanche, "le problème nord-coréen est la première priorité de la communauté internationale".

En effet, si les tirs nord-coréens sont de plus en plus longs et précis, ils pourraient à terme transporter des bombes nucléaires capables de frapper le territoire américain, dont les deux états les plus proches sont Hawaï et l'Alaska.

Pour justifier ces essais, le régime de Pyongyang affirme devoir développer une forme de dissuasion face à la menace que représentent les Etats-Unis. L'envoi d'un porte-avions par Donald Trump au large des côtes coréennes a donc accéléré les tests de missiles en Corée du Nord.

La menace d'une guerre "catastrophique"

Même si le nouveau président américain Trump a déclaré vouloir régler le problème nord-coréen seul, son ministre de la Défense, James Mattis, a signifié que le déclenchement d'une guerre en Asie de l'Est serait "catastrophique". Il craint la destruction totale de villes comme Séoul ou Tokyo, que des missiles nucléaires en provenance de Corée du Nord pourrait facilement atteindre, au regard des récents tests effectués.

La Chine et la Russie pourraient également être impactées par le déclenchement officiel d'un conflit armé.

En Corée du Sud, le nouveau président de centre-gauche, récemment élu, est réputé pour souhaiter davantage de clémence dans la relation entre les deux Corées. Selon l'agence Yonhap, il a déjà convoqué un conseil de Sécurité nationale, et son ministre des Affaires Etrangères a déclaré que les tirs de Pyongyang étaient synonymes de "défi direct à nos demandes de paix et de dénucléarisation de la péninsule coréenne".

Que peut faire la communauté internationale ?

Le conseil de Sécurité de l'ONU a donc déjà prononcé plusieurs sanctions contre Pyongyang ces derniers mois, mais cela ne semble pas effrayer Kim Jong-un, qui continue ses programmes de tests au cas où une véritable guerre se déclarait contre la Corée du Sud, et même contre le Japon et les Etats-Unis. De plus, plusieurs spécialistes s'accordent à dire qu'un nouvel essai nucléaire serait imminent. Kim Jong-un et son prédécesseur, son père Kim Jong-il, ont réalisé cinq véritables essais nucléaires depuis 2006, dont deux rien que pour l'année 2016, en déclarent clairement que leur objectif final était de pouvoir frapper les Etats-Unis sur leurs terres.

Par ailleurs, la Corée du Nord possède un allié de taille : le Chine, l'une des premières puissances économiques mondiales. Pékin est capable de parler sereinement avec Washington, mais aucune déclaration commune n'a encore émergé de leurs discussions au sujet de la péninsule coréenne...