D'un dossier chaud à un autre, Donald Trump est toujours adepte de la même position : la fermeté. Une constante chez le Président des Etats-Unis qui a décidé mardi de mettre fin au programme « Dreamers », créé sous la mandature de Barack Obama, et qui permet de protéger des migrants de la déportation. Une annonce en accord avec le programme sur lequel l'actuel locataire de la Maison Blanche a été élu. Son prédécesseur, Barack Obama, a estimé que cette décision est contraire à la « décence fondamentale ». « Une ombre a été jetée à nouveau sur certains de nos meilleurs et plus brillants jeunes », a souligné celui qui fût Président des Etats-Unis de 2008 à 2016.

Cette mesure datant de 2012 et intitulée « Deferred Action for Childhood Arrivals » (Daca) sera progressivement mis de côté d’ici le 5 mars 2018. Cela laisse donc au Congrès six mois pour promulguer de nouvelles protections pour les « Dreamers » par voie législative. De nouvelles demandes de papiers pour les migrants ne seront plus acceptées, tandis que celles actuellement dans le programme perdront leur statut d'ici mars 2020. Les premiers permis de séjour vont eux expirer en mars 2018, à moins que le Congrès ne vote une législation permettant aux jeunes immigrants de rester sur le sol américain.

Trump hausse le ton

« Je n'aime pas punir les enfants, dont la plupart sont désormais des adultes, pour les actions de leurs parents », a déclaré Donald Trump dans une déclaration écrite publiée peu de temps après que le procureur général, Jeff Sessions, ait annoncé la nouvelle.

« Mais nous devons aussi reconnaître que nous sommes une nation d'opportunités parce que nous sommes une nation de lois ». Trump a également déclaré qu'il avait conseillé au ministère de la Sécurité intérieure que les bénéficiaires de Daca n'étaient « pas des priorités d'application de la loi (dans le but d'une expulsion) à moins qu'ils ne soient des criminels, qu'ils soient impliqués dans des activités criminelles ou qu'ils soient membres d'un gang ».

De plus, l'actuel Président des États-Unis a appelé le Congrès à agir, assurant qu'il fournissait aux législateurs américains une « opportunité » pour aborder le statut des « Dreamers ». «Congrès, préparez-vous à faire votre travail – DACA !», a ainsi tweeté Donald Trump. « Pour avoir un système juridique d'immigration qui sert l'intérêt national, nous ne pouvons pas admettre tous ceux qui voudraient venir ici.

C'est aussi simple que cela », a commenté de son côté le procureur général.

Fin d'année brûlante pour Trump

Il y a environ 800 000 bénéficiaires du Daca vivant aux États-Unis et âgés de moins de 31 ans, selon les chiffres datant du 15 juin 2012. Les candidatures de ceux qui ont postulé à ce statut ont été examinées concernant d'éventuelles histoires criminelles ou menaces à la sécurité nationale. Leur statut doit être renouvelé tous les deux ans. Le procureur général Jeff Sessions a d'ailleurs régulièrement mentionné le groupe des « Dreamers » comme des « étrangers illégaux », tout en soulignant que « nous sommes des gens de compassion... mais il n'y a rien de compatissant quant à l'incapacité d'appliquer les lois sur l'immigration.

Cela ne veut pas dire qu'ils sont de mauvaises personnes ou que notre nation leur manque de respect ou les dégrade de quelque façon que ce soit », a-t-il ajouté. « Cela signifie que nous appliquons correctement nos lois lorsque le Congrès les a voté ». Pour Donald Trump, qui fêtera le premier anniversaire de son élection dans deux mois, la fin d'année risque donc d'être brûlante, lui qui était remontée dans l'opinion après sa visite surprise et extrêmement commentée au Texas la semaine dernière.