Invité pour une soirée organisée par le comité du Calvados de solidarité avec le peuple palestinien, l'ambassadeur de l'Etat Palestinien, Salman Elherfi, s'est rendu dans la ville Normande d'Hérouville Saint Clair, près de Caen, samedi soir. Sur place, il a débattu lors d'une tribune publique avec l'avocate Geneviève Coudrais de l'association BDS France et Serge Grossvak de Juif Autrement. Et a rendu compte de la situation sur place.

L'ambassadeur a pu expliquer ce que la ville de Caen avait comme signification au regard de l'actualité dans la bande de Gaza : "La ville de Caen est une ville qui pour nous a une place très particulière dans les relations franco-palestiniennes, parce que d'abord c'est une ville de résistance, dont le peuple a vécu l'occupation, et qui a vécu aussi la libération". Des tentatives pour engager la pacification ont pris forme ce mois de novembre : Premier pas de pacification dans la bande de Gaza

"Créer plus de chance pour la paix"

Il a accepté l'invitation lancée par le comité de soutien - collectif 14 de solidarité avec la Palestine - pour parler et faire de la pédagogie, en utilisant un vocable issu des premières et secondes guerres mondiales : "expliquer ce que traverse la Palestine, ce que traverse le peuple palestinien sous l'occupation Israélienne, et surtout les dernières vagues de colons, et à propos du siège de Gaza, et de la pratique de l'occupation à l'encontre du peuple palestinien et de la situation dans la région, qui concerne de près et de loin le peuple français car nous sommes tous dans la même tranchée face au terrorisme, soit du terrorisme d'Etat, soit de terrorisme individuel ou de groupes terroristes, pour combattre, condamner et faire face à cette vague de terrorisme". Le climat de guerre est connu et les attentats sont fréquents, de part et d'autres.

Les attaques contre des policiers, militaires ou civils, revendiqués par des Palestiniens généralement, ont provoqué 42 morts de septembre 2015 à septembre dernier.

"Mon frère est bloqué à Gaza depuis Mars"

Sur place, parmi les convives, la jeune Lisa pouvait témoigner de la situation ubuesque vécue sur place : "Mon frère est parti à Gaza au mois de mars pour rejoindre notre famille à cause d'un décès. Il a la double nationalité Française et Palestinienne. Je suis en contact avec lui depuis lors, et il ne peut pas repartir. Il me dit que son dossier est sur le bureau du Mossad, pour être le premier à sortir. Il parle de 18 000 personnes qui attendent pour sortir. Sa femme a même été là-bas avec leurs 3 enfants pour le voir, ils étaient à 600 mètres l'un de l'autre sans pouvoir se rapprocher. Elle a été refoulée. La situation est absurde. Cela a des conséquences sur sa vie professionnelle et personnelle".

D'autres exemples de situations incroyables, comme ce livre de Dorit Rabinyan, auteur d'un Best-seller interdit par les autorités Israéliennes : Dorit Rabinyan prône la démocratie, le gouvernement israélien s’y oppose

Automne solidarité Palestine

L'association organisatrice organise depuis 17 ans un événementiel intitulé " Automne solidarité Palestine" avec en point d'orgue cette journée "8 heures pour les palestine".

Sa présidente, Madeleine Barbier, décrit la démarche : "Nous faisons cela car la situation en Palestine est une situation de colonisation qui date depuis 1917 et la déclaration de Balfour, c'est de la colonisation qui continue par Israël maintenant dans les territoires palestiniens, c'est le seul pays qui colonise à l'heure actuelle, et qui ne respecte pas les droits de l'homme, les déclarations de l'ONU, qui fait à sa manière un terrorisme d'Etat".

Elle indique aussi leurs ambitions : "il faut en parler. Par exemple de ce jeune homme emprisonné pendant 7 ans en 2 011 libéré contre d'autres prisonniers, qui n'avait rien fait. Après sa libération il est resté en France pour terminer ses études de droit. Le 23 août il a eu son barreau, ils l'ont enfermé le lendemain. C'est un jeune qui connait le droit, qui va être dangereux pour Israël, qui va pouvoir soutenir le droit des Palestiniens, ils l'enferment aussitôt sans motif ". Et pointe des entreprises : "On fait des actions de boycotts des firmes qui collaborent à la colonisation, on a nos renseignements, on sait que la firme TEVA, qui est une firme de produits génériques pharmaceutiques, soutient la colonisation. Donc on demande à nos militants et tout ceux qui le veulent de ne pas acheter leurs produits".