Nous avons d'un côté l'ex-chef d'Etat (de 2010 à 2014) de droite et millionnaire Sebastián Piñera et de l’autre, le leader du parti social-démocrate du Chili (et ancien journaliste) Alejandro Guillier.

Le premier tour avait annoncé Piñera en tête avec 36,6% des voix et Guillier en seconde place avec 22%. Sur la troisième place en novembre dernier, nous trouvions Beatriz Sanchez, de la formation Frente Amplio ("front large") avec 20% des voix, c'est-à-dire le double de ce que les sondages prévoyaient.

Le Frente Amplio, principal acteur du second tour

La politique de gauche Beatriz Sanchez a annoncé dernièrement que sa voix irait pour Alejandro Guillier, sans cependant appeler ses électeurs à la suivre. Le Frente Amplio est une coalition entre quatorze mouvements et partis politiques allant de gauche à centre-gauche, ce qui pourrait donc faire pencher très largement la balance en faveur de Guillier si une partie d'entre eux votait pour lui.

Seulement quatre jours avant le second tour de ce dimanche, deux députés du Frente Amplio, Gabriel Boric et Giorgio Jackson, ont annoncé qu'eux aussi donneraient leurs voix à M. Guillier. Cependant, le résultat devrait dépendre du taux d'abstention qui était de 53% lors du premier tour.

Si Alejandro Guillier veut remporter ces élections, il devra se concentrer sur les électeurs d'extrême-gauche.

Un candidat proche de Michelle Bachelet ?

La Présidente, dont le mandat s'est déroulé de 2014 à 2018, s'est affichée publiquement avec le candidat de gauche pendant l'entre-deux-tours. Elle l'a notamment reçu à la Moneda, le palais présidentiel.

Au niveau du programme, le candidat de gauche aux Présidentielles a promis de supprimer la dette de 40% des étudiants qui ont dû emprunter afin de pouvoir poursuivre des études supérieures, ainsi qu'une réforme des retraites.

Celui qui succédera la présidente sortante a un grand défi à relever car Michelle Bachelet a, pendant quatre ans, modernisé son pays très conservateur en légalisant par exemple l'avortement ou encore le mariage homosexuel.

Elle avait annoncé, après les résultats du premier tour, que "les Chiliens ont démontré qu'ils veulent continuer d'avancer". Ce qui prouve, en quelque sorte, qu'elle aura marqué les esprits.

Les 13,4 millions de Chiliens (sur 17 millions) qui voteront auront donc à choisir entre une droite très à droite et une gauche penchant vers le centre. Cette 5ème puissance économique d'Amérique Latine sera, dans les deux cas, totalement bouleversée.