La littérature à souvent permis de faire découvrir de nombreux talents à travers le monde et aussi certains idéaux. Patrice Nganang est de ceux dont la littérature à séduit son auditoire grâce à de nombreuses œuvres commises. En effet, l'auteur du célèbre livre "Mount Pleasant" qui bat les records de vente aux États-Unis et en Europe (traduit en plusieurs langues) s'est vu muselé et mis aux arrêts le 6 Décembre 2017.
Personnage assez réputé pour ses frasques et ses prises de positions parfois jugées politiquement incorrectes ou gênantes dans les RS (réseaux sociaux), Patrice Nganang s'est fait interrompre suite à des publications jugées comme menaces sur la toile.
Écrivain engagé, enseignant d'université, ou encore activiste pour le changement, cet intellectuel un peu controversé a pour habitude de déverser ses propos ubuesques et quelquefois diffamatoires sur son profil facebook. S'attaquant généralement à quiconque n'irait pas dans son sens, l'écrivain aux propos fallacieux se jette sans discontinuer dans une diatribe de jets pouvant avoir une incidence proche de l'injure, ou de la stigmatisation.
Dans l'un de ses fameux posts indélébiles, "l'activiste engagé " perforera sans se débrider son opinion sur le chef de l'État du Cameroun son excellence Paul Biya. Dans ses dires datant du 3 Décembre dernier sur son mur facebook (compte actuellement désactivé), l'on aura pu lire : "Ma position à moi sur Biya. Je l'ai toujours dit je ne suis pas un opposant. Biya ne mérite pas que je consacre mon intelligence à m'opposer à lui. J'ai vu des types comme lui être zigouillés dans les rigoles, et mes propres étudiants ont descendus plus coriace que lui Saddam-Hussein". Ces mots qualifiés d'outrageux et dénigrants lui vaudront une arrestation lors d'un vol de la compagnie Kenya Aiways qui devait le mener au Zimbabwe où se trouve sa famille.
Patrice Nganang entre provocation et désavouement
Aimant faire connaître son opinion, cet homme de lettres à la plume acérée n'hésite pas à se mettre à dos ses enemi(e)s ou pseudo-enemi(e)s lorsqu'il en a la possibilité. Toujours dans son post controversé du 3 Décembre 2017, le professeur d'université ne se prive pas de citer sous une forme qualifiée de menace par l'État, le président de la république en ces termes : " Dans son ministère de la défense j'entre et sors sans que ses soldats aux fusils de 1958 me fouillent. Eux ne me concernent pas. Mais faite-moi confiance, et je ne blague pas. Je l'ai devant moi, lui Biya et ai un fusil, je vais lui donner une balle exactement dans le front. Je le dis depuis Yaoundé ou je suis.
Lui aussi. Je l'ai dit à Paris devant Abdou Diouf et à New York devant la Maison Blanche ".
Face à ces mots osés et disgracieux, les réactions ont fusés de partout. Même de l'opposition camerounaise. D'uns l'ont qualifiés de démentiel, d'autres de malade psycho-rigide cherchant à se faire une place parmi ces auteurs controversés dont la littérature tient de support a leurs souffrances interieures. C'est ainsi que l'auteur Achille Mbembe ou encore la présidente de l'AFP (Alliance des forces progressistes), madame Alice Sadio, demanderons à leur tour sa libération sans omettre de citer ses mots autrefois insultants à leur encontre.
Une arrestation au sommet de son art
Etre artiste est une condition qui implique l'ambiguïté d'un esprit marginal, toujours aux antipodes de la société.
Serait-ce cet état d'esprit que renchérit cet auteur activiste dont on pourrait juguler dans le contexte " d'artiviste"? Depuis sa descente dans les geôles de la PJ (police judiciaire) de Yaoundé, il subira le 9 Décembre 2017 une audience de 5 heures durant laquelle 6 enquêteurs et le patron de la PJ étaient face à lui et à son avocat Maître Simh. Les chefs d'inculpation seront a cet effet : Outrage au chef de l'État et manace de mort.
L'auteur de "Temps de chien" et de la "Saison des prunes", suite à son arrestation, s'est également vu avoir des soutiens d'un Collectif de 17 Écrivains, dont l'auteur Franco-Diboutien Abdouramane Waberi fait partie, ainsi que le CLN (comitee for the Liberation of Nganang).
Ceux-ci signeront des pétitions pour sa "libération immédiate". La lecture de cet albâtre des mots n'en sera plus que contradiction et questionnements à présent.
Le ministre de la communication son excellence Issa Tchiroma Bakary citera dans son compte Twitter comme suit ce Lundi 11 Décembre 2017 : " Liberté d'expression au Cameroun ? Oui! Injure? Non! Dans notre pays, l'art engagé ne saurait être un passe-droit pour bafouer la dignité et l'honneur de qui que ce soit". Patrice Nganang serait auditionné à la DPJ à Yaoundé, devant le procureur, en ce mercredi 13 Décembre 2017.