En déficit net sur le plan de ses échanges avec la Chine, l'Union Européenne manifeste désormais la volonté forte de voir s'établir de manière plus juste et équitable le subtil jeu du "libre commerce".
La commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, déclarait ce lundi sur BFM Business qu'il est aujourd'hui impératif que la Chine s'ouvre de façon beaucoup plus significative aux investissements étrangers. Un état de fait que de nombreux pays membres de l'UE réclament et qui n'aura en aucun cas échappé à la vigilance du tout jeune président français, Emmanuel Macron, en pleine visite officielle à Pékin.
Si elle estime que les investissements chinois sont une bonne chose pour l'Europe, la politicienne suédoise entend sortir l'UE de la naïveté dans laquelle elle est plongée sur ce dossier. En effet, l'Europe dans son ensemble éprouve encore de nombreuses difficultés à l'heure actuelle pour pénétrer le marché chinois. Une situation particulièrement fâcheuse que Cecilia Malmström appelle l'État chinois à inverser en assurant plus de réciprocité avec ses partenaires européens.
Emmanuel Macron se mue en défenseur de la fibre européenne
L'appel lancé par la commissaire européenne se veut ainsi en étroite adéquation avec la pensée que compte défendre Emmanuel Macron. Le président français, en visite d'État en Chine, a assuré qu'il était temps de voir l'alliance entre Pékin et ses partenaires européens s'équilibrer.
Face au très imposant projet des nouvelles routes de la soie chinoises, le tout jeune chef d'État a affirmé ce lundi qu'elles devaient être "en partage et non univoques".
Pas de retour donc à l'hégémonie chinoise d'autrefois, mais plutôt une avancée vers l'universalité des échanges. Se faisant le précurseur de la nouvelle Europe politique, le chef d'État français espère bien s'imposer comme une figure de référence pour son homologue chinois Xi Jinping.
L'UE fière de son ouverture sur leur monde
Interrogée sur l'ouverture de l'Europe au monde, Mme Malmström reconnaît que les négociations sur les traités de libre-échange dans lesquelles l'UE est engagée ont connu un certain nombre d'évolutions dans leur ensemble. L'attitude très négative de l'administration Trump a notamment permis de favoriser une plus grande adhésion du monde aux valeurs européennes.
Une réaction qu'elle se fait fort de saluer.
Ainsi, un accord a été signé entre l'UE et le Japon avant les fêtes de Noël, et un autre est sur le point de se conclure avec le Mexique et quatre autres pays du Mercosur. À côté de cela, des discussions doivent démarrer cette année avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande. La preuve selon elle que le monde souhaite passer d'un leadership américain à un leadership européen. Une position que ne déplairait sans doute pas à Emmanuel Macron.