C'est peut-être un jour historique pour la Corée. Certes, les choses pourraient rapidement s'écrouler. Mais l'espace d'une journée, ce mardi 9 janvier, l'espoir demeure. En effet, c'est ce mardi que se tenaient les discussions entre les deux Corée du côté de Panmunjeom. Une cité démilitarisée située en Corée du Nord et qui avait été le théâtre de la signature de l’armistice entre les deux Corée en 1953. Plus de soixante plus tard, les deux pays se sont donc réunis au même endroit suite à la proposition de la Corée du Sud à son voisin du Nord, début janvier, de tenir des discussions en vue d'une meilleure entente.
Une proposition acceptée par le régime de Kim Jong-un. Un signe positif, alors que les derniers mois ont été le théâtre d'une escalade vers la Guerre, la Corée du Nord réalisant pas moins de trois essais nucléaires en 2017. Lors du Nouvel An, Kim Jong-un s'est soudain montré plus apaisé, tendant la main à son voisin du Sud avec lequel les relations sont exécrables depuis déjà de très nombreuses années. Séoul a rapidement accepté, proposant donc cette date du 9 janvier pour que se tiennent les discussions entre les deux pays.
Panmunjeom, lieu de l’armistice entre les deux Corée
Des premières discussions ont principalement porter sur la participation de la Corée du Nord aux prochains Jeux olympiques d'hiver.
Lors de son discours du Nouvel An, Kim Jong-un avait révélé qu'il aimerait envoyer une délégation nord-coréenne à Pyeongchang et qu'il souhaitait un véritable succès à ces JO organisés par la Corée du Sud. Séoul n'a pas tardé à répondre en envisageant une participation nord-coréenne à cette grand messe du sport qui se déroulera du 9 au 25 février et qui réunira plusieurs centaines d'athlètes.
Qualifiés pour l'événement, les patineurs Ryom Tae-ok et Kim Ju-sik seront de la partie, mais aussi une délégation de " haut niveau " a annoncé Pyonchang, sans que l'on connaisse la taille de cette délégation. C'est Cho Myung-Gyon, ministre sud-coréen de l'Unification, qui était chargé des discussions pour Séoul ce mardi. Une participation nord-coréenne aux prochains JO qui doit encore être validée.
Le Comité international olympique va tenir des discussions sur ce sujet en milieu de semaine à Lausanne. Le CIO semble être ouvert et même enthousiaste à l'idée que les Jeux olympiques puissent servir de moyen d'apaisement des tensions entre les deux Corée.
La Corée du Nord en route vers les JO 2018
Lors des discussions de ce mardi, le sujet du démantèlement de l'arsenal nucléaire de la Corée du Nord n'a pas été abordée. Les sanctions de Séoul envers le régime de Pyongyang pourraient même être levées. En effet, Séoul n'entend pas braquer le régime de Kim Jong-un alors que le dialogue entre les deux nations reprend à peine. La Corée du Sud entend y aller lentement, pas à pas, ce qui n'est pas forcément du goût des États-Unis.
Depuis quelques jours, le climat est tendu entre Washington et Séoul sur ce sujet, la Maison-Blanche jugeant que des discussions avec la Corée du Nord n'ont d'intérêt que si elles permettent de diminuer le risque d'une frappe nucléaire. Donald Trump a de son côté exprimé son envie que les discussions entre la Corée du Nord et son voisin du Sud « aillent au-delà des JO ». Un souhait qui ne sera sans doute pas exaucé ce mardi, mais peut-être à l'avenir. Kim Jong-un s'est lui déclaré ravi de discuter directement avec la Corée du Sud, sans l'interférence de puissances étrangères. Un tacle en direction du président des États-Unis, avec lequel les relations sont plus que tendues. L'année 2017 a été marquée par une guerre des mots entre les deux hommes, faisant craindre une guerre au sens propre dans le futur. Pour la Corée, mais aussi pour le reste du monde, ce mardi 9 janvier est donc un signe encourageant.