Vieux de plus de 50 ans, le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est officiellement abandonné par le Gouvernement, une déception pour les territoires selon de nombreux élus locaux du Grand-Ouest.

Annoncée dès ce matin pour le courant de la journée, la décision concertée entre Edouard Philippe et Emmanuel Macron s'est faite connaître en début d'après-midi. Il faut dire que tous les gouvernements avant celui-ci avaient hésité à trancher la question de la construction du nouvel aéroport de Notre-Dame-Des-Landes. La faute à une trop grande politisation des débats entre ceux qui étaient pour et ceux qui étaient contre.

Alors, face à cette situation inédite, le premier ministre a estimé que la conduite du projet ne pouvait être convenablement menée jusqu'à son terme.

La perspective d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes est donc définitivement abandonnée, même si le chef de la majorité présidentielle reconnaît que l'idée du projet était porteuse pour le développement de la région Grand-Ouest. Il a fait le constat qu'à la différence d'autres projets d'envergure, cette initiative n'aura malheureusement pas réussi à jouir de conditions favorables à une belle éclosion.

Édouard Philippe assume le recul de l'exécutif

Pour motiver sa décision, l'exécutif a fait valoir l'impossibilité actuelle de tenir un dialogue serein entre pro et anti-NDDL.

La faute, le chef du gouvernement la rejette sur ses prédécesseurs qui se seront pendant trop longtemps refusés à trancher l'affaire. Pas question donc de laisser le dossier végéter un peu plus, surtout à l'heure où l'ancien maire du Havre se dit pleinement engagé avec son Gouvernement dans l'aménagement des territoires de France.

Alors, pour répondre au besoin réel présenté par le développement de la région, l'ancien LR a étalé un certain nombre de mesures que la ministre des Transports, Elisabeth Borne, aura la charge de nourrir durant les six prochains mois. Toutefois, Edouard Philippe a assuré que la zone de non-droit, constituée par les 1600 hectares prévus pour le projet, devra être reprise aux mains des zadistes d'ici au printemps.

Le premier ministre y ambitionne pour l'avenir la mise en place de projets d'agriculture et d'élevage.

Pour les élus, c'est un reniement de la démocratie

Si les détracteurs du projet ont laissé éclater leur joie à l'annonce, les élus locaux et un grand nombre de politiques ont tôt fait de crier au scandale. Peu avant l'allocution du chef du gouvernement, le président du syndicat mixte aéroportuaire indiquait d'ailleurs au micro de BFM TV sa profonde déception et sa grande colère vis-à-vis de la décision d'Emmanuel Macron. Il a estimé qu'il s'agissait d'un véritable reniement du chef de l'Etat par rapport à une de ses promesses phares de sa campagne. Pour d'autres comme Bruno Retailleau, l'exécutif a capitulé face à l'expression de la violence. Une décision qui pourrait donc coûté très cher au gouvernement, tant dans sa relation avec l'opinion que celle avec les territoires qui se sentent abusés.