Sans nouvelles depuis vingt-six jours, les proches de trois Italiens en visite au Mexique, ont appris via les révélations des enquêteurs que des policiers les avaient enlevés avant de les revendre sur le marché noir. Cette Disparition dans la ville de Tecalitlan, située dans l'Etat de Jalisco, à l'Ouest du pays, a été organisée par quatre policiers. Rafael Russo, Antonio Russo et Vincenzo Cimmino sont les trois victimes. Ce sont un père, son fils et son neveu qui ont été revendus "pour 43 euros de m*" s'est indigné Francesco Russo, un des fils de M.Russo, lors d'un témoignage auprès d'une radio italienne.

Plusieurs agents de police impliqués

Raul Sanchez, procureur de l'Etat de Jalisco, a indiqué que plusieurs agents de police, dont une femme, seraient impliqués dans la disparition d'étrangers, sans pour autant préciser ni la raison de ces événements, ni le nom de cette organisation criminelle. Entouré par la violence des cartels de la drogue, l'Etat de Jalisco fait partie des zones à risque dans le pays, qui compte jusqu'à aujourd'hui plus de trente-trois mille disparitions soudaine liées à des organisations.

Au terme de son investigation, M. Sanchez a précisé que Rafael Russo a d'abord été arrêté seul, avant que son fils et son neveu ne partent à sa recherche et soient arrêtés à leur tour. Le 1er Février, à la suite d'un message vocal du fils et du neveu, leurs proches ont déposé plainte.

Contrairement à une rumeur, les membres de cette famille arrêtés au Mexique ne font pas partie de la Camorra, la mafia napolitaine : "Mon mari était au Mexique pour vendre des générateurs électriques d'origine chinoise" d'après Silvana Esposito, épouse de Rafael Russo. Trois ans plus tôt, M.Russo avait déjà été arrêté au Mexique, sans plus de précision sur les raisons de cette détention, a annoncé le parquet de Jalisco.

"Il faut que l'Italie se bouge, qu'on nous dise où ils sont [...] nous espérons qu'ils sont encore en vie" a réclamé Gino Bergame, porte-parole de la famille, à la radio italienne. Les quatre policiers impliqués dans ces affaires de disparitions risquent entre quarante et soixante ans de prison. Ils auraient répondus à l'ordre d'un groupe criminel actif dans la région.

En proie aux différentes organisations criminelles, liées aux trafics de drogue, aux enlèvements et aux rackets, le Mexique est aujourd'hui dans une impasse politique pour garder le contrôle de la situation, face à la corruption, aux manque de moyens et la volonté isolationniste de son voisin du Nord.