Kim Jong-Un veut garder sa principale protection. Le dictateur nord-coréen vient de se rendre en Chine pour la troisième fois, et compte passer deux jours à Pékin. Alors que les USA et le pays dirigé par Xi Jinping sont en froid à cause de l'escalade liée aux nouveaux droits de douane, le chef de la diplomatie de Pyongyang vient s'interposer entre les deux, et ne manquera pas de faire jouer la rivalité toujours aussi grande entre l'Amérique et l'Asie. Une semaine tout juste après sa rencontre historique avec Donald Trump, Kim Jong-Un continue de redorer son blason chez son principal soutien.
En effet, la Chine, Etat communiste, est le premier pays à soutenir sans limites le régime stalinien du "leader suprême". Mais de récentes dégradations de cette relation ont forcées le royaume ermite à sortir de sa coquille et à s'afficher devant les caméras.
Renforcer l'alliance asiatique dans la région
Ces trois derniers mois, le dirigeant nord-coréen s'est rendu dans l'Empire du Milieu à trois reprises. Tout d'abord fin Mars, où il avait effectué sa première visite officielle à l'étranger. Puis début Mai, où il a rencontré Xi Jinping dans la ville de Dalian, dans le nord-est du pays. Les deux hommes se sont à chaque fois entretenus, alors qu'aucune véritable communication n'avait été entamée auparavant.
Aucun détail n'a pu être récupéré par les journalistes qui couvrent ce nouvel événement. Seul Geng Shuang, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a pris la parole en annonçant que cette nouvelle rencontre avait pour but de "renforcer la communication stratégique" entre les deux états. Pour Cheng Xiaoh, professeur en politique internationale à l'université du Peuple, à Pékin, Kim Jong-Un recherche "un soutien et des conseils" vis-à-vis des négociations entamées avec son homologue américain il y a tout juste une semaine.
La Chine reste un acteur majeur de la nouvelle entente USA - Corée du Nord
Xi Jinping veut tirer son épingle du jeu dans la nouvelle entente entre Donald Trump et Kim Jong-Un. Le président chinois, qui a seulement été un spectateur éloigné lors de la rencontre entre les deux hommes, veut faire partie des débats concernant la destruction de l'arsenal nucléaire coréen.
Le camp de Xi Jinping peut déjà voir en ce réchauffement des relations un très bon point pour sa politique extérieure, car le géant d'Asie souhaitait depuis longtemps un gel des exercices militaires conjoints entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, en échange de l'arrêt des tests nucléaires du régime de Pyongyang. Une première victoire donc, qui place habilement le pays dans l'échiquier politique mondial.