La journée de ce mardi 12 Juin 2018 sera à marquer d'une pierre blanche dans l'histoire des relations entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. Alors que l'administration de Barack Obama avait assisté, presque impuissante, à la montée des tensions autour de la péninsule coréenne ces dernières années, l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche a rabattu les cartes, à la grande surprise de la communauté internationale. Mais rien n'était gagné d'avance. En effet, depuis la victoire du magnat de l'immobilier aux élections présidentielles américaines fin 2016, une escalade de déclarations violentes avaient inquiété, faisant craindre une déclaration de guerre officielle entre les deux pays.
Mais mardi, Donald Trump et le leader nord-coréen Kim Jong-un se sont rencontrés pour la première fois dans le cadre d'un sommet organisé à Singapour. Un petit accord - de deux pages - a finalement été signé par les deux parties, promettant "une dénucléarisation de la péninsule coréenne". Le texte a cependant été immédiatement critiqué pour l'absence de calendrier précis, mais surtout pour son contenu. En effet, le régime nord-coréen avait déjà promis à de nombreuses reprises d'arrêter ses essais nucléaires, ce qu'il n'a jamais respecté.
Donald Trump rassure après l'accord de Singapour
Aux côtés de Mike Pompeo, son secrétaire d'Etat - équivalent américain du ministre des Affaires Etrangères -, Donald Trump se veut rassurant et tient surtout aujourd'hui à se justifier auprès de ses partenaires, en particulier la Corée du Sud, ennemi historique du Nord et allié important des Etats-Unis.
Même si les termes exacts ne figurent pas sur l'accord signé avec Pyongyang, Mike Pompeo a répété ce jeudi matin que son but restait "la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la Corée du Nord". Face aux médias qui l'interrogeaient à ce sujet, le secrétaire d'Etat s'est montré particulièrement agacé, qualifiant les questions posées d'insultantes et de ridicules.
Le ministre de Donald Trump a par ailleurs confirmé que les soldats américains présents dans la péninsule coréenne resteraient en place. Même si le président américain a convenu avec Kim Jong-un de l'arrêt des entraînements militaires communs des Etats-Unis et de la Corée du Sud, il n'est pas question de retirer les troupes tant que Pyongyang n'aura pas respecté à la lettre les termes de l'accord signé mardi.
Vers une rencontre entre la Corée du Nord et le Japon ?
Au cours d'une interview diffusée sur Fox News après le sommet de Singapour, Donald Trump a également loué les qualités de son (désormais ex ?) ennemi nord-coréen, qualifiant Kim Jong-un de "type intelligent" et de "grand négociateur". "Je pense que l'on se comprend l'un l'autre", a même ajouté le président américain.
Ces déclarations pourraient ouvrir la porte à des discussions entre la Corée du Nord et un autre de ses rivaux, le Japon. Selon certains journalistes nippons, le président japonais Shinzo Abe serait lui aussi en train de préparer une rencontre avec Kim Jong-un, dans le but d'évoquer notamment ses nombreux compatriotes enlevés par la Corée du Nord dans les années 70 et 80.
L'entretien pourrait avoir lieu au mois d'Août en Russie, à Vladivostok, où doit se tenir un prochain forum économique local. Cependant, comme l'indique un représentant du gouvernement de Tokyo, "rien n'a encore été décidé pour le moment".
Après la rencontre historique des dirigeants nord et sud-coréens en Avril dernier, il semble que l'escalade de tensions soit sur le point de s'éteindre autour de la péninsule, même si de nombreux observateurs craignent encore les réactions souvent imprévisibles de Pyongyang.