Après l'empoisonnement de Sergueï Skripal et sa fille survenu le 4 mars dernier au Royaume-Uni, américains et européens s'accordent sur une série de sanctions à infliger à Moscou... Les expulsions de près de 150 diplomates russes ont déjà été constatées à travers le monde.

Il faut dire que si les autorités russes avaient annoncé dès le 16 mars dernier l'ouverture de leur propre enquête sur la tentative d'assassinat de la fille Skripal, Youlia, elles n'auront pas jusqu'ici pu bénéficier d'une nécessaire présomption d'innocence sur le dossier. En effet, si Moscou continue de nier fermement une quelconque implication dans cette action inopportune, l'empoisonnement des Skripal aura pris ces dernières semaines des allures de guerre froide.

Londres juge la Russie responsable de l'opération que Theresa May va même jusqu'à attribuer directement à Vladimir Poutine. Et à la suite de la première ministre britannique, c'est l'essentiel de ses homologues occidentaux dans le monde qui ont spontanément décidé de sortir les crocs contre le Kremlin. Une situation inédite qui a le don depuis un mois d'exaspérer le ministre des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov.

La Russie de plus en plus isolée

Depuis le début de la crise, les annonces de sanctions fortes n'ont eu de cesse de se multiplier des différents recoins de la planète. Et comme à leur habitude, les États-Unis ont tenu à se positionner en tête de file des critiques contre Moscou avec 60 diplomates russes expulsés et la fermeture du consulat russe de Seattle actée, soit la plus importante opération enregistrée depuis la fin de la guerre froide.

À côté de cela, la montée au créneau de l'Union européenne, de l'OTAN et d'autres pays comme le Canada a eu pour effet de mettre un peu plus en minorité la Russie où on estime l'affaire fortement instrumentalisée.

Moscou espère un retour à la normale

« Jeter le discrédit sur Moscou », voilà de l'avis de Sergueï Lavrov l'objectif visé par l'affaire Skripal qu'il attribue aux services secrets britanniques et américains. Le responsable russe ne cache d'ailleurs pas son mécontentement de voir des Chefs d'État se positionner dans cette affaire sans l'ombre d'une preuve.

Une mascarade, selon lui, que le pouvoir russe fera éclater au grand jour. L'ambassadeur russe à Londres a demandé samedi à rencontrer Boris Johnson pour une mise au clair.

D'ici là, les russes feront valoir la « réciprocité » dans toute action engagée contre eux comme il a déjà été de mise avec les diplomates étrangers expulsés de Russie. Toutefois, on espère au Kremlin que les esprits échauffés et hâtifs se remettent sur les rails pour un retour à la normale.