La chancelière allemande Angela Merkel et le président de la République française Emmanuel Macron ont acté à Élysée vendredi dernier le lancement de travaux de concertation pour la présentation de propositions communes autour de la réforme du projet européen avant la tenue du Conseil européen fin juin.
Il aura fallu attendre cinq longs mois avant de revoir le couple franco-allemand s'engager sur le chantier européen. Cinq mois depuis le discours du fondateur d'En Marche à la Sorbonne ! Et pour cause, la période post-électorale traversée depuis septembre par Angela Merkel n'aura pas été de tout repos.
Celle que l'on surnomme affectueusement la mère de la nation aura dû user de tout charme pour sceller une solide alliance gouvernementale entre son parti, le CDU, et le SPD, anciennement dirigé par Martin Schulz.
Après une route pour le moins longue en interne, la chancelière allemande a désormais les mains libres pour négocier comme il se doit avec Emmanuel Macron. Bien sûr, les deux Chefs d'État le savent, il faudra aller très vite pour tenter de faire prendre la réforme de la zone euro qu'ils ambitionnent à un an des élections européennes.
Une feuille de route concertée d'ici à juin
Il faut dire que, durant ces dernières années, le contexte européen s'est montré particulièrement trouble entre le Brexit et la montée galopante de l'extrémisme dans certains pays de l'Union Européenne comme début mars avec l'Italie.
Il s'agit donc, de l'avis du président français, d'une urgence absolue pour Paris et Berlin de prendre leurs responsabilités pour tenter d'apporter des solutions viables aux défis qui déchirent l'Europe.
Crise migratoire, défense, commerce et éducation, le tout jeune président français souhaite s'appuyer sur la bonne coopération entre la France et l'Allemagne pour remettre l'Europe sur les rails.
Il entend ainsi réarticuler la responsabilité et la solidarité dans la zone euro en s'attaquant aux différentes politiques européennes.
Vers une Europe à plusieurs vitesses
Du côté d'Angela Merkel, on estime qu'avec les propositions portées par Emmanuel Macron et un pays en pleine transformation, les autorités françaises sont suffisamment crédibles pour assurer son gouvernement de travailler conjointement à « un nouvel avenir ».
La chancelière allemande tout juste reconduite pour un quatrième mandat ne doute pas qu'il leur sera possible de « trouver des chemins communs » sur ce délicat chantier. La bataille ne s'annonce pas gagner pour autant car il faudra convaincre les 27 pays membres du bien-fondé des améliorations qui pourraient être apportées à la mécanique européenne.