Considérant "l'histoire coloniale allemande en Afrique", l'Institut Goethe célèbre en une semaine culturelle l'occupation allemande en Afrique. Elle s'intitule "The Burden of Memory" (Le fardeau de la mémoire) et se déroule du 9 au 16 novembre 2019 à Yaoundé. Plusieurs sites ont été choisis pour cet événement historique entre l'Allemagne et le Cameroun tels que le Musée National, l'Institut Goethe de Yaoundé à Bastos entre autres. Le programme de cette semaine culturelle est subdivisé en plusieurs catégories (productions et artistes programmés).
Il y a les exhibitions de Jacques Do Kokou du Togo (Togo German Architecture), Ahmani Abeid and Cloud Chatanda de Tanzanie (The Skull of Mangi Meli), Isabel Katjavivi de Namibie (They Tried to Bury us), Nicola Brandt de Namibie (Indifference), Nelago and Ndenda de Namibie (Ma Ndili), Philip Kojo Metz d’Allemagne (The invisible Heroes), Hervé Youmbi du Cameroun (Afris Bank Notes), ou encore Jean-David Nkot du Cameroun (Memorial of martyrs). Toujours dans les exhibitions il y'a les artistes tels que : Justin Ebanda du Cameroun (Station de la Mémoire SUD 2017), Roger Mboupda du Cameroun (Cameron German architecture), Pascale Marthine Tayou du Cameroun (Kolmanskop Dream II), Muriel Same Ekobo du Cameroun (Mapping Cameroon During Its Genesis : Realities and Imaginary Colonial), Charles Kayoka de Tanzanie (Tanzania German arcjitecture) et Kathleen Bomani (What Happened here).
Le rôle de la culture dans l'occupation Allemande en Afrique
Dans le domaine musical, la célébration va accueillir Lion King du Rwanda, Blick Bassy du Cameroun, Club Intwari du Burundi, et Lydol du Cameroun. Sur un point de vue littéraire, un seul écrivain est mis sur la scellette il s'agit de Koffivi Assem du Togo avec l'oeuvre Si le Togo m'était dessiné: premiers contacts 1880 - 1900.
Cette semaine culturelle a été conçue par les curatrices Princesse Marilyn Douala Manga Bell du Cameroun, Rose Jepkorir Kiptum du Kenya et Nontobeko Ntombela d'Afrique du Sud avec l'appui du Goethe-Institut Kamerun et du Ministère des Arts et de la Culture du Cameroun.
Cette semaine a notamment été inspirée du livre intitulé "La mémoire rejette évidemment l'amnésie..." (du Prix Nobel Wole Soyinka en 1999). Tiré de son ouvrage The Burden of Memory, the Muse of Forgiveness (1999), Wole Soyinka dans ses prescriptions met en relief le récapitulatif des histoires dévastatrices de l'oppression durant l'indépendance.
Wole Soyinka au centre de l'événement au Cameroun
L'artiste questionne dans son ouvrage : "Une fois l'oppression terminée, la réconciliation entre l'oppresseur et la victime est-elle possible ? Vus les ravages séculaires que l'esclavage, le colonialisme, l'apartheid et les multiples visages du racisme ont fait subir au continent africain et à sa diaspora, quelles formes de réparation pourraient se montrer adéquates ?" L'écrivain interroge ainsi d'une manière triviale une autre façon de mettre en lumière ces histoires qui prédéfinissent l'Afrique dans son essence.
Soyinka cite l'art avec des interfaces tels que la poésie, la musique, le théâtre et les arts visuels. Cet événement est un réactif pour mettre en évidence quelques créations artistiques produites pendant les 10 dernières années dans les 6 pays africains affectés par cette colonisation.
Les pays en question sont : le Burundi, le Rwanda, la Tanzanie, la Namibie, le Togo, le Cameroun, sans omettre ceux de la diaspora africaine en Allemagne. Durant les nombreuses activités, il y'aura la diffusion des films de Andrew Botelle de Namibie (Waterberg to Waterber), de Musquiqui Chihying d'Allemagne (Café Togo) de Steve Kamdeu du Cameroun (Cuisine Mondiale), de Sylvie Njobati du Cameroun (The Twist of Return Ngonnso), de Jean-Marie Teno du Cameroun (Colonial Misunderstanding) et de Adetokumboh M'Cormack du Cameroun/Sierra Leone/USA (The German King). Dans le cadre de la performance elle sera menée par Mushaandja de Namibie (The Dance of the Rubber Tree), et Christian Etongo du Cameroun (After Tears).
La poésie va trouver son assentiment avec Prince Kamaazengi Marenga de Namibie This Land et le théâtre par Dorcy Rugamba du Rwanda (Bloody Niggers), Koku Nonoa du Togo (Regard sur le Togo Ancien), Vicensia Shule de Tanzanie (Nkhomanile), Trixie Munyama de Namibie (Mourning Citizens), Nelago Shilongoh de Namibie (SÂ), et Veronique Mensah de Namibie (Remember Me Namibi). Comme workshop ce sera définit par1key du Rwanda Crafting Tomorrow et AfricAvenir par le Prince Kum'a Ndumbe III du Cameroun.