Réunis ce 16 mai 2020, à Yaoundé au lieu dit Case des Arts, les artistes et auteurs, compositeurs et assimilés ont présenté le MACICA (Mouvement des Auteurs, Compositeurs et Interprètes du Cameroun). Non loin de s'ériger en mouvement d'humeur, ce mouvement qui regroupe un parterre d'artistes de renommées nationales et internationales opte pour une convergence vers l'application systémique des droits d'auteur au Cameroun.

Plusieurs artistes se sont fait remarquer par leur présence tels que Eko Roosvelt (Président d'honneur), Isnebo, Atango de Manadjama, Atebas ("têtes brûlées"), Takam II, Dynastie le Tigre, Atangana Quelqu'un, Bilik Atangana Joel, Ledoux Marcellin.

A cet effet, cette association regroupe aussi les paroliers, les auteurs-compositeurs et les amateurs de chanson. Le MACICA a été fondé en 2020, et son siège se trouve à Yaoundé.

Le mouvement a des objectifs bien clairs comme l'a souligné Bilik Atangana Joel, qui sont ceux de référencer et de contribuer à la réalisation du statut de l'artiste au Cameroun. "Nous aurons au MACICA, une organisation par corps de métiers, c'est à dire regroupé en fédération comme l'a souligné le Ministre des Arts et de la Culture, lors de la dernière rentrée culturelle. Avec ce mouvement, sera considéré comme artiste celui qui sera détenteur d'une licence.

Nous avons beaucoup de dysfonctionnements dans le domaine du droit d'auteur au Cameroun. Depuis 12 ans, nous ne pouvons pas accéder à Google à cause de la CMC qui a passé un accord avec celui-ci. Nous allons écrire à la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique) pour débloquer ce code, car la CMC (Cameroon Music Coorporation) n'a plus le droit d'avoir ce code. Avec le MACICA, nous allons créer des scènes et s'assurer que les artistes aient des sponsors, car chaque organisations inclus dans ce mouvement, doit être greffé d'un sponsoring", a affirmé Bilik Atangana Joel, membre du bureau exécutif.

Une entrée en la matière du MACICA sous le signe du changement

Le MACICA peut éventuellement servir d'interface entre les OGC et les auteurs-compositeurs et interprètes, tout en veillant au respect des barèmes de répartition. La mise en place d'un logiciel de contrôle de diffusion et du quota de diffusion sera effectuée, ainsi que la veille et l'aide sur le terrain à la signature des contrats des OGC.

Parmi ses missions, le mouvement devra en outre veiller aux droits des auteurs compositeurs décédés et les suivis des héritiers, sans pour autant omettre de soutenir le travail de leur OGC agréées tels que la SONACAM (Société Nationale Camerounaise de l'Art Musical) et la SCDV (Société Camerounaise des Droits Voisins). Le conseil d'administration est élu et composé de 16 membres des différents courants musicaux, dont un président et trois vice-présidents, et va prochainement créer le poste de directeur exécutif avec un bureau rotatif.

L'art Musical s'entrevoit à travers un idéal rénovateur au Cameroun

Le mouvement propose un plan pour la perception d'une redevance facultative pour l'utilisation d'internet qui sera versée aux artistes et permettra aux utilisateurs de partager la musique sans restrictions. La création du Bluebird Cameroon : Where Writers Sing and Tell, sera une vitrine majeure pour ces auteurs-compositeurs. "Nous devons essayer de sortir les artistes camerounais de la précarité. Nous avons découvert un vol d'argent destinés aux artistes camerounais, qui était déposé à la trésorerie de Douala, ou ils ont réussi à effacer les noms de certaines personnes dans un compte de dépôt spécial, toujours à Douala. Il y a quelques jours, ils ont vidé un compte de 617 millions de FCFA.

L'affaire est aujourd'hui suivie au service d'enquête économique et financier de la Police Judiciaire. Je le dis devant tous le monde, même lorsque l'argent arrive à la SOCILADRA (Société Civile des Droits de la Littérature et des Arts Dramatiques), ils s'en accaparent et se remplissent les poches. C'est pourquoi nous allons créer un fond spécial, qui sera destiné à encourager les OGC à faire cotiser les revenus des artistes via la CNPS", a terminé Ledoux Marcellin, membre du bureau exécutif.