Annoncé en grandes pompes par certains leaders d'opinions, l'annonce du lancement du "Mouvement 10 millions de Nordistes" a enfin été dévoilée. Le Directeur de Publication (DP) de L'Oeil du Sahel Guibai Gatama, et promoteur de cette plateforme, l'a posté ce samedi 27 juin 2020, sur son compte Facebook. Les réactions n'ont pas tardé à se faire savoir. Les avis étaient certes divergents, mais semblaient parallèlement avoir l'approbation de quelques élites et ressortissants du septentrion, qui pour l'instant ne se sont pas encore officiellement prononcés.

Journaliste traitant en général de l'information venu de ces trois régions (Adamaoua, Nord, Extrême-Nord) du Cameroun, le DP a notamment assuré que cette initiative est apolitique et vise à promouvoir les intérêts du grand Nord ceci dans un esprit républicain. Toujours selon ses dires, chaque nordiste représentatif du septentrion se devrait de faire la promotion de ce mouvement collectif afin de soupeser cette posture qui lui est redevable.

Représentant une grande partie du Cameroun, tant en population qu'en superficie, le septentrion est en effet l'un des points focaux des campagnes électives lors des scrutins électoraux. S'étalant sur plusieurs kilomètres d'embrasement culturel multiple, le grand Nord peut éventuellement offrir diverses opportunités bien déterminé de développement de part sa culture, ses traditions et sa disponibilité à faire valoir son identité à travers les différentes communautés implantées.

Le "Mouvement 10 millions de Nordistes" survient sans nul doute comme un désengorgement face aux différents maux qui minent certaines zones (Boko Haram, manque d'emploi, analphabétisme, maladies, pauvreté, manque d'infrastructures...).

Une inimité quelque peu tranchée face au 'Mouvement 10 millions de Nordistes'

Par ailleurs, certains leaders d'opinions et hommes politiques estiment que ce mouvement est une ambition cachée du Directeur de Publication Guibai Gatama.

"Le promoteur du 'Mouvement 10 millions de Nordistes', a fait savoir qu'il s' agit d'un mouvement apolitique. Mais son argumentaire dévoile un positionnement politique qui peut à terme s'avérer être dangereux pour l'unité nationale. En effet, il y'a lieu de faire un parallèle avec la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest qui a débouché sur un Grand Dialogue National, avec au final des recommandations et un comité de suivi de ces réglementations.

Si certains ont estimé qu'il s'agissait d'un chantage sur le pouvoir, il est fort à parier que cette association exclusivement nordiste veuille nous guider à de telles fins. A quoi aboutirions-nous, si chaque groupe ethnique ou socio-culturel crée une association pour prouver sa 'force'? Il apparaît en tout cas clairement, compte tenu de l'âge du Président de la République S.E. Paul Biya, que certains se préparent en coulisse.

Peut-être que nos frères du Septentrion veulent rappeler à ceux qui visent le pouvoir, que rien ne se fera sans eux et sans passer par eux.

L'unité nationale doit être considérée comme notre plus grand acquis. Nous devons travailler nos mentalités, pour nous rappeler que nous sommes d'abord Camerounais". A précisé Arsène Gael Onana, militant actif de l'OJRDPC (Organisation des Jeunes du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais).

Le mouvement n'exalte point la sinécure

La réaction du Président National du PCRN (Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale) Cabral Libii, s'est aussitôt fait connaitre sur les réseaux sociaux. L'honorable député du PCRN a recommandé à ses compatriotes et leaders de cette plateforme, de mettre en exergue la question citoyenne et politique et également que ceux-ci s'inscrivent sur les listes électorales.

Toutefois, certains militants et membres de partis d'opposition n'ont pas vu cette naissance sous d'un bon oeil.

Certains se sont offusqués et d'autres l'ont qualifié d'esprit de communautarisme. Cependant, les langues ne se sont pas encore totalement déliées vers cette convergence du "Mouvement 10 millions de Nordistes", et les attentes sont des plus nombreuses notamment venant des ressortissants du septentrion, qui pour l'instant jouent encore le rôle d'observateur.