La femme dans son univers reflète sans opportunisme le savoir, l'innocence, la sagesse et même le grand mystère. D'où vient cette prédominance parfois conflictuelle entre la société, elle et son émoi, qui se dégage de cette existence? Sous une bâche sans isolement, le nouvel ouvrage illustratif non moins précis de cette impertinence avec laquelle ce genre est monté; moule cette pléthore quoique voltaïque dans ce soubresaut existentialiste livré au regard de l'être faite femme.
Il s'agit de cette émanation littéraire née de celle qu'on surnomme "Koutoukoute" avec comme axe nominatif, "Être femme est un métier à plein temps".
Edité aux Éditions Nuances à Yaoundé (Juin 2020), ce recueil de nouvelles raconte l'histoire de 20 Femmes et de 20 chroniques relatées avec brio et majesté. Dans un ton quelque peu satirique et bardé d'humour, le lecteur est aussitôt captivé par ce reflet burlesque des personnage ou des monologues qui se prêtent à ce vaste déferlement d'émotions et de choix de vie qu'ont choisi de vivre ces dernières. Aucun nom d'auteur ne figurant dans chacune des nouvelles, cette stratification se range sans doute dans une issue créative de ce concept littéraire.
L'auto-dérision comme objet pour la femme
"Hummm ! Donc les filles se tressent les passe-mèches, toi tu dis que tu as aussi fait les tresses hein?
Attends, les vergetures ne sont pas encore sorties sur ta tête. Mbap. Avec toute la honte-là, je retraverse tout le rang. Celle-ci me regarde trop pourquoi jusqu'à secouer la tête? Comme tu crois que c'est le bac, va alors voir ton nom sur le babillard. Re-Mbap...
Est-ce qu'il y a une chaîne au Mboa qui dépasse la chaîne-ci? Il y a de tout ici. Zuckerberg sait même déjà que sa maison est devenue la cour du roi Pétaud? Si quelqu'un te fait quelque chose, le tribunal et la police c'est quoi quand Facebook est là? Quand les Noirs tombent sur un truc hein...Pour vous est toujours à part? Vous êtes tombés sur les brésiliennes, les strings et les collants : c'est devenu le hélélé".
Peut-on lire dans la nouvelle "Serment d'hypocrite" qui mène à travers les écrits le parcours de Mme Towa Minette dans un centre hospitalier et sa rencontre quelque peu fortuite avec le gynécologiste appelé Dr Eko. Avec des monologues ralliés aux conversations, Mme Towa Minette raconte sur un ton à la "camerounaise" sa visite inattendue chez ce "Docteur-sexe".
Femme libre, femme imparfaite, conjugue ce jet littéraire
En parcourant ce délice lyrique, on tombe sur des nouvelles telles que "morceaux choisis" ou une future mariée qui s'extasie devant son prochain bonheur est stoppée net par un ancien mariage de convenance qu'elle a omit de révéler à celui qui devait partager sa nouvelle vie. Les nouvelles s'enchainent avec des histoires se rapprochant de la réalité de la société camerounaise et des déboires de certaines femmes au chevet de leurs actions.
Des histoires telles "Le dehors est violent", ou encore "Ndocko Landa Bem Kaldjob III" mettent en évidence l'attrait des femmes pour le matériels et la vie facile. Ce recueil est sans conteste un transfuge de déboires qui certes mènent à réflexion, mais offrent un évasion ludique au lecteur et une appréciation des analyses de fonds faites par ces dernières. La littérature engendrée par la femme qui s'impose de par sa présence parfois sibylline, trouve un accord de permutation dans l'ouvrage " Être femme est un métier à plein temps".