Député pour le PCRN (Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale), Nourane Moluh Hassana épouse Fotsing, s'est une fois de plus démarquée par son franc-parlé et sa autonomie à mettre en exergue son opinion en tant qu'élue de la nation. En effet, dès le jeudi 15 octobre 2020, le consommateur devra payer une taxe sur chaque achat de téléphone portable ou tablette.

Cette taxe s'élève à 33,05% du prix d'achat de chaque appareils. Cette décision est une loi (de l'Article 7 portant taxation sur les téléphones et tablettes de la Loi des Finances 2019) qui a été votée en 2019 à l'Assemblée Nationale.

Créant des polémiques et des incompréhensions, de nombreuses sorties de leaders d'opinions, d'hommes et de Femmes politiques ont été remarqués.

Une sortie concernant la taxe sur les téléphones qui fait des émules sur la toile

Cette sortie de Nourane Fotsing (13 septembre 2020) a fait rejaillir un sursaut de questionnements sur la toile. Donnant son point de vue sur cette loi qui selon elle, semble quelque peu inappropriée pour le consommateur, l'Honorable a également fait un crochet en qualifiant de vieux et démodé la chaine nationale de télévision CRTV (Cameroon Radio and Television).

Dès cet instant, cette remarque a causée un remous dans les réseaux sociaux. La sortie de Dénis Nkwebo Président National du SNJC (Syndicat National des Journalistes du Cameroun), a également été remarquée.

"Honorable Nourane, Vous êtes député oui. Mais votre écharpe ne suffit pas pour être experte en journalisme. Vous ne pouvez pas utiliser des vulgarités verbales pour parler des médias dont les journalistes sont au moins plus intelligents que vous", a-t-il commencé sur son compte Twitter.

Le Président du SNJC a poursuivi en évoquant cette autre remarque : « La CRTV n'est pas l'idéal. Ils ont mille choses à corriger. Mais c'est la chaîne la plus professionnelle du Cameroun. Idem pour Cameroon-Tribune », a-t-il terminé.

Par ailleurs, selon le Député du PCRN, la douane percevrait 2 milliards de francs CFA de taxe provenant de ces téléphones et cette somme serait en grande baisse aujourd'hui. Elle se situerait actuellement autour de 100 millions de francs CFA.

La député dans sa sortie a également évoqué le manque de communication de l'Administration camerounaise face à cette augmentation.

Nourane Fotsing a continué en insistant sur le fait que le vendeur a l'obligation d'informer le consommateur sur la teneur des appareils dans la situation de dédouanement. Elle s'est notamment penchée sur l'honnêteté des commerçants (vendeurs) qui ne serait pas toujours évidente et a inclut dans son discours l'amende qui pourrait leur être infligée (50% du prix d'achat de chaque appareil) en cas de non respect de la loi.

Nourane Fotsing argue pour une révision de la loi

Selon l'Honorable Député, le numéro vert mis à la disposition des consommateurs est pour la plupart du temps surchargé donc peu fiable pour les consommateurs qui pourraient être victimes d'arnaques. Et cette nouvelle taxe enverrait assurément les débrouillards et vendeurs de ce secteur au chômage, ce qui risquerait d'augmenter le grand banditisme et les agressions.

On passerait ainsi de la frontière physique à la frontière numérique. Les compagnies étrangères de téléphonies (Orange, MTN, Nexttel..) seront celles qui devront prélever ces taxes, d'où la grande méfiance de l'élue du PCRN. Devrait-on totalement leur faire confiance? S'est interrogé cette dernière. L'honorable a indiqué que la taxe serait évaluée selon le prix de l'usine, donc à la merci des importateurs, tout étant encore dans l'incapacité du consommateur de savoir si celui-ci aura effectivement baissé le prix de vente.

Les compagnies étrangères auraient trop de détournements et de corruption. A-elle encore affirmé. Pour cette femme d'affaires, l'entreprise de télécommunication CAMTEL (Cameroon Telecommunications) devrait avoir la priorité dans le prélèvement des taxes.

"Le téléphone est une denrée nécessaire dans le fonctionnement de tout être humain aujourd'hui. Le Cameroun peut se transformer en plateforme de vente pour la sous-région Afrique Centrale, car ce sont les importateurs qui devraient payer cette taxe. Le président National Cabral Libii souhaite que la loi soit suspendue et révisée, et c'est l'importateur qui devrait payer cette taxe et non le consommateur". Dit-elle dans son live Facebook.