Hier soir, dans les quartiers généraux comme dans les fédérations socialistes, la joie était à son comble pour les soutiens des deux candidats Benoît Hamon et Manuel Valls. L'ancien Premier ministre libéral a toutefois davantage créé la surprise que l'ancien ministre de l'Education nationale, puisqu'on s'attendait à ce qu'il prenne une gifle monumentale, dans les urnes cette fois. Mais non, il se maintient encore en bonne position à l'issue du premier tour, avec un retard de seulement 65 000 voix sur son concurrent. La division entre sociaux et libéraux au sein du PS est ainsi parfaitement illustrée par ce score partagé entre " l'extrême-droite de la gauche " et la gauche pure : 31.11% pour Valls et 36.35% pour Hamon.

Le vainqueur du second tour aura une légitimité d'autant plus grande qu'on estime que plus d'1.5 millions de personnes se sont mobilisées pour le seul premier tour. Les résultats exacts devraient parvenir avant midi.

Déception pour Arnaud Montebourg

L'ancien ministre du Redressement productif puis de l'Economie, qui défendait peu ou prou la même vision de gauche que son camarade Benoît Hamon, les questions de l'écologie et du revenu universel mises à part, n'occupe que la troisième place, à la surprise générale. En effet, on s'attendait à un renversement total de situation dès le premier tour, avec un duel final entre deux vrais candidats de gauche, c'est-à-dire Arnaud Montebourg et Benoît Hamon.

Un tel duel aurait été idéal pour les citoyens favorables à une vraie gauche, une gauche qui s'assume et qui ne soit pas tiède : dans les deux cas, ils auraient été satisfaits. Mais là, le spectre d'un candidat libéral qui prendrait les rennes du parti inquiète encore les partisans d'un renouvellement du socialisme. Autrement dit, il faut faire barrage à Manuel Valls au second tour de la primaire, en espérant une participation encore plus forte.

C'est pourquoi Arnaud Montebourg a appelé ses électeurs à voter pour Benoît Hamon. Derrière cette décision, il y a le traumatisme de voir la gauche continuer à être dénaturée par le représentant d'un gouvernement social-libéral. Bref, la suite de cette campagne s'annonce passionnante : à voir de quelle manière Manuel Valls, après ses propos outranciers, pourra soutenir Benoît Hamon dans la course à la présidentielle.