Le premier tour de la primaire de la gauche n'a pas été l'hécatombe tant attendue et annoncée par les médias et certaines formations politiques concurrentes. La haute autorité des primaires citoyennes ainsi que les candidats misaient sur un nombre de 2 millions, selon une perspective optimiste : apparemment, la Participation a presque atteint cet effectif. En effet, les résultats ne sont toujours pas définitifs, mais le site des Primaires Citoyennes a indiqué que, sur 95% des bureaux de vote validés, la participation était de 1 597 720 votants.
Grâce au reste des bureaux de vote, la mobilisation devrait franchir le seuil de 1.7 million de participants. C'est évidemment bien moins que le succès de la précédente primaire de 2011, qui avait réuni 2.7 millions de votants, soit un million de plus. Cependant, cette mobilisation a permis de limiter la casse et de montrer aux détracteurs du PS et de la primaire que la gauche se portait encore relativement bien dans ce pays, malgré le dernier quinquennat.
Accusations de fraude : vérités et contre-vérités
L'entière opposition au PS, qu'elle vienne de gauche comme de droite, attristée que ce grand moment démocratique pour la gauche ait attiré autant d'électeurs, a soulevé une polémique pour tenter une dernière fois de décrédibiliser la primaire.
Il s'agissait notamment d'articles dans le Monde comme dans Libération, qui soulignaient avec une certaine malice les bugs ayant eu lieu sur le site des Primaires Citoyennes concernant les résultats et la participation. La haute autorité a tenu à s'expliquer sur les quelques cafouillages qui ont eu lieu, dans la hâte du dépouillement :
"La communication intermédiaire, notamment les chiffres de participation donnés à 00h45 sur le site web des primairescitoyennes.fr et les chiffres de participation et résultats donnés ce matin à 10h00 ont généré une incompréhension en ce que la participation était bien mise à jour, alors que les pourcentages des scores des candidats ne l'étaient pas."
De là provenait tout le problème, qui a généré une immense polémique à cause des interprétations douteuses fournies par les médias, qui ont accusé soit de triches en faveur d'un candidat, soit de manipulation du taux de participation pour grossir le succès de la primaire.
Allons bon, une institution sérieuse comme la haute autorité, qui justement se distingue des partis qu'elle départage. Oui, en effet, c'est une chose difficile à accepter pour certains concurrents à la présidentielle, mais plus d'1.5 million de personnes se sont déplacées pour voter en faveur d'un candidat socialiste. La légitimité qui est de mise est bien là.
Le plus inquiet à ce sujet était sans doute Jean-Luc Mélenchon, qui était apparemment très mécontent de voir que son appel au boycott n'avait été que peu écouté. C'est pourquoi il n'avait d'autre choix que de tenter de décrédibiliser le succès de la primaire, car il s'est senti en situation de faiblesse. Mais il faut avoir une certaine éthique, même quand on fait de la Politique, et surtout quand on fait de la politique. Quel dommage, donc, de voir des responsables s'abaisser à de telles manoeuvres à des fins purement électorales.