Qu’est-ce que l’écosocialisme ? Quelle est la valeur du travail dans une société capitaliste ? Quelle place pour l’écologie politique dans la mondialisation ? Qu’est-ce que le socialisme ? Ces questions ont intéressé de nombreux philosophes et notamment ceux que l’on nomme les « éco-socialistes ». Qui sont-ils ? Un des plus éminent d’entre eux est sans doute Gerhart Horst, alias André Gorz. Existentialiste à ses débuts, il s’éloigne, en 1968, de la philosophie de Jean-Paul Sartre et, influencé par celle d’Ivan Illich, devient l'un des principaux théoriciens de l'écologie politique.
Sous le pseudonyme de Michel Bosquet, il fonde Le Nouvel Observateur en 1964.
Pour eux, le capitalisme pousse au repli sur soi et agit contre notre propre autonomie. La société de consommation empêche l’auto-détermination des individus. Mais alors quel autre système ? Si ce n’est pas le capitalisme, alors le communisme ? Et bien non ! Selon les écosocialistes, il est tout aussi dangereux de noyer l’individu dans un système bureaucratique qui, finalement, n’émancipe pas l’individu. L’écosocialisme se base sur une relecture de Marx. Pour André Gorz, le soviétisme reposait sur les fondements identiques de production capitaliste. L’écologie politique n’a donc pas pu se développer dans les courants officiels fortement encadrés sur le plan idéologique.
Ainsi, selon lui, ces deux systèmes ne fonctionnent pas. Gorz propose donc un nouveau paradigme : L’écosocialisme. Il suggère de bâtir une société « du temps libéré ». On pourrait résumer sa thèse par le slogan « Travailler moins pour vivre mieux ». La réduction du temps de travail doit être accompagné d’une politique qui agit à travers la culture, la formation ou l’éducation.
C’est ainsi que Gorz dessine un horizon de progrès à la fois social et environnemental. On le surnomme parfois « socialisme vert », l’écosocialisme est donc un courant de pensée qui met en corrélation les principes de l'écologisme et du socialisme. Pour les éco-socialistes, l’écologie est insoluble dans le capitalisme. Ainsi les écosocialistes dénoncent la marchandisation de la nature.
Pour eux, les normes écologistes internes à la logique capitaliste (comme le droit à polluer par exemple) sont totalement inefficaces pour protéger notre environnement en raison d'une quête insatiable de profit couplée à une logique productiviste.
Transition écolo, travail : @benoithamon, le candidat qui pense sur le long terme. Et ça fait du bien. #Hamon2017 https://t.co/qoI3ucojCb
— Jeunes avec Hamon (@JeunesAvecHamon) 23 janvier 2017
Benoît Hamon, l’écosocialisme au coeur de son programme
Après sa victoire à la primaire de la gauche, Benoît Hamon propose un programme en rupture avec la ligne traditionnelle du PS. Pour lui, la course après la croissance et la consommation n'a plus de sens aujourd'hui.
Il souhaite donc engager la transition énergétique et économique tant attendue.
La transition énergétique et la lutte contre la pollution impliquent des choix forts et ambitieux, par exemple sortie du diesel d'ici 2025. pic.twitter.com/sv1UZ6eqJ5
— Benoît Hamon (@benoithamon) 5 février 2017
Par ses propositions comme l’élaboration d’une nouvelle loi Travail, la création d’un revenu universel d’existence, la création d’une taxe sur les robots, le partage du temps de travail et la reconnaissance du droit à la déconnexion pour tous, il se situe dans la lignée des penseurs écosocialistes. Pour lui, qui avait affirmé : « Je ne serai plus jamais socialiste sans être écologiste », les générations futures ne devront pas être sacrifiés par nos modes de production et de consommation.
Il propose ainsi la sortie progressive du nucléaire, un "plan zéro déchet" afin de limiter le gaspillage, l'interdiction des pesticides dangereux, le soutien aux productions bio et la sortie du diesel.
Mon objectif pour la transition et l'indépendance énergétiques : 50% d'énergies renouvelables en 2025 @ser_enr https://t.co/A95T7k5e9V
— Benoît Hamon (@benoithamon) 31 janvier 2017