Ce fut d'abord la surprise. Si intégrité, honnêteté, "sacerdoce" devraient être bannis du vocabulaire politique, François Fillon ne faisait assurément pas partie du peloton de tête sur la si longue liste des "pourris". Celui à qui l'on aurait donné le Bon Dieu sans confession nous fait maintenant croire qu'il va se confesser publiquement ce lundi 6 février 2017 à 16 heures. Se confesser devant les journalistes... qu'il tient en grande partie pour responsables de ces ennuis. Pas rancunier... Ou masochiste ? Décidément, Fillon se dévoile.
Cet après-midi ce sera, tel l'hologramme de Mélenchon, le clone de Fillon qui s'adressera aux journalistes.
Un clone façonné durant dix jours par une équipe de communicants dont on peut franchement mettre en cause le professionnalisme. Depuis le début, et ce premier papier du Canard enchaîné les lignes de défense de Fillon sont dignes d'une assistante parlementaire stagiaire. Deux axes forts: les boules puantes et la misogynie. Mettre en cause une personne de sexe féminin et voilà que les vilains journalistes font dans la misogynie. On se croirait dans ces défenses à la communiste, la presse... la presse... toute la presse sauf l'Humanité. Durant ces dix jours, certains ont essayé de sauver, sinon Fillon du moins la droite. Ainsi Georges Fenech, député de la XIème circonscription du Rhône essaye depuis presqu'une semaine à ramener son "ami" Fillon à la raison.
Sarkozy serait-il derrière Fenech que l'on donnait ministre de la Justice si l'ancien chef d'Etat revenait ? Peu importe. Ce qui est sûr, c'est que l'Affaire pourrait laisser des traces au moment de la Présidentielle. Même si Fillon sortait "propre" aujourd'hui de sa Conférence de presse, même si la Justice classait le dossier dans une semaine, la façon de gérer cet épisode est tellement surréaliste que Fillon est aujourd'hui disqualifié.
Il est trop tard, Fillon ne peut que faire perdre "sa" droite !
Si Fillon reste candidat il verra une érosion des voix de Sarkozy sur Le Pen, et de Juppé sur Macron. Et cette France qui pariait déjà sur les pourcentages de voix de Le Pen et de Fillon au second tour, en font de même aujourd'hui sur le ticket Le Pen - Macron. Reconnaître ses fautes rapidement, faire partir un candidat bis aurait pu sauver la droite.
Les parlementaires, dans leur ensemble, préfère voir Fillon se refaire une virginité médiatique cet après-midi.
Rembourser contre sa virginité ? Le peule n'acceptera pas
Qu'aura dans sa manche le candidat ? Certains aimeraient qu'il rembourse les sommes annoncées! Ce serait alors la double peine. Une justice à deux vitesses qui permettrait à un politique de jouer et puis, s'il est prit, de rembourser. On ose espérer que ses communicants l'auront dissuadé de faire cela. Mais nous n'avons qu'une confiance relative dans ces collaborateurs et collaboratrices qui, ce week-end n'ont pas "touché" de vrais Français sur les marchés. Or, le peuple en a assez. Les affaires dans les communes fatiguent les populations.
Apprendre que Fillon fait obtenir le plus haut grade dans l'Ordre de la Légion d'honneur à un ... milliardaire, rappelle des souvenirs. Finalement, petit à petit, François Fillon devient de plus en plus puant... comme les boules qu'il évoque alors que Pénélope, elle, émeut la France tant elle ne semble dans cette histoire n'être que potiche du catho Fillon. Et puis c'est quoi, ces candidats qui désormais crient "J'aime ma femme" dans le moindre meeting. On leur demande d'aimer la France et de ne pas la trahir... Pour ce qui est de leur vie sexuelle!