Hamon vient de reconnaître que l’accord avec Mélenchon pour le premier tour sera impossible, sauf si Mélenchon n’obtient pas ses parrainages et que les électeurs mélenchonistes vont vers Hamon. Dans un sondage récent, Marine Le Pen obtient 27%, Macron 25%, Fillon 20% et Hamon 14%. Toute la France attend la présence de Marine le Pen au second tour. Le problème est qu’elle risque de ne pas y être, malgré les bons sondages en sa faveur.
L’indétermination du vote des Français...
...peut favoriser l’absence de Marine le Pen au second tour. On peut avoir un sursaut des électeurs, de Droite et du Centre et certains qui viendraient de la Gauche pour envoyer Macron et Fillon au second tour.
On peut aussi avoir un autre scénario : Fillon/Hamon dans l’hypothèse où Mélenchon n’aurait pas ses parrainages. Troisième possibilité : Hamon contre Macron. Dans les trois cas, Marine Le Pen est absente au second tour, en dépit d’un socle de fidèles relativement fort. Les sondages, à l’instant t, ne traduisent pas la décision de vote des électeurs le jour du vote. Ne revenons pas sur l’échec des sondages aux Etats Unis qui avaient prédit la victoire de Hillary Clinton alors que c’est Trump qui a gagné. En France, on peut être confronté à ce type de schéma, même si personne n’y pense.
Les Français aiment la politique, ils sont désespérés, ils veulent l’alternance, mais pas à n’importe quel prix.
Des débuts de campagne pollués par les affaires
Dans cette campagne présidentielle bizarre les programmes et les projets des candidats pour une France ancrée dans le 21ième siècle n’ont pas beaucoup de sens. Les débuts de la campagne ont été pollués par les affaires Fillon et Le Pen et on se demande à partir de quand la campagne va réellement démarrer. Mélenchon montre une autre façon de faire de la politique en passant par les réseaux sociaux et surtout Youtube. Macron interpelle ses partisans en dehors des salles de ses meetings. Marine Le Pen remplit les salles, elle défie la justice car elle estime de son bon droit qu’elle répondra aux injonctions de la justice une fois les campagnes présidentielles et législatives terminées.
Fillon essaie de remonter la pente grâce à un socle d’électeurs de droite dévoués et solides. Il ira jusqu’au bout, même s’il est mis en examen, ce qui semble être exclu pour l’instant au nom d’une bienveillance de la justice qui refuse d’être l’arbitre de la campagne présidentielle.
Hamon et Mélenchon se positionnent
Pour Hamon et Mélenchon, le combat est ailleurs, même si, par accident, l’un comme l’autre accédaient au second tour, l’enjeu pour eux n’est pas de gagner l’élection présidentielle, mais d’être le gardien de la recomposition des Gauches une fois l’élection présidentielle terminée. Hamon et Mélenchon permettent de dire à Valls que les Gauches sont réellement irréconciliables. Des Vallsistes ont rejoint Hamon, comme Carèche le député PS du 18ième arrondissement.
D’autres vont surement suivre. Mélenchon ne nous dit pas s’il a bien ses parrainages, mais peu importe, car son but n’est pas de gagner mais d’être le patron à Gauche, celle qu’il qualifie de vraie Gauche, celle des insoumis.
Marine Le Pen, pour l’instant, est sûre de son fait, mais attention à l’atterrissage brutal qui peut entraîner des chocs de retour. Comment se ferait la recomposition du Front National en cas d’absence de Marine le Pen au second tour ? Marion Maréchal le Pen pourrait-elle à ce moment-là éliminer sa tante et prendre le pouvoir ? Et que faire de Philippot, Vice-Président, porte-parole et mentor de Marine Le Pen ?