Anne Méaux, communicante-cheffe du poste de commandement du candidat Fillon va-t-elle embaucher un séminariste dans son équipe ? Si François Fillon avait assisté à la messe samedi soir, et non dimanche, le calendrier liturgique lui réservait Mt V, premières leçons : "Heureux ceux qui subissent persécution pour la justice (…) ainsi qu'ils ont persécuté les prophètes". Ce fut "accorde-toi vite avec ton adversaire (…) tu ne sortiras pas de là avant d'avoir rendu le dernier quart d'as".
Mais le père Russel Torpos a préféré la version moderne ("avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou"). Sommé, interpellé d'un "raca" (interjection signifiant "eh toi"), de rendre à Juppé, ou un autre, ce qui appartient à Juppé (ou tout autre), François Fillon, sel de la droite et de l'Outre-mer et alentours, peut se consoler. Sa justice abonde plus que celle des scribes et des pharisiens. Les scribes n'ont retenu que l'histoire de gros sous, et le Journal du dimanche croit savoir que le parquet financier, qu'il récuse en prophète, se déclarerait avant même que François Bayrou annonce sa décision.
La phase deux du Penelopegate serait des poursuites contre personnes dénommées donnant lieu soit à citation directe devant un tribunal, soit à mise en examen. On n'en est pas là. Avec la promptitude que lui reproche la cellule de com', le "cabinet blanc" du candidat, le parquet a démenti. Il ne fixe aucun calendrier à la poursuite de l'enquête.
Nouvelles révélations ?
Dans la presse suisse (Tribune, 24 heures), Edwy Plenel a promis de "nouvelles révélations" sur le Penelopegate. Est-ce bien nécessaire, serait-ce de l'acharnement ? C'est selon la nature des révélations. Pour l"instant, Mediapart converse avec Claude Angeli, qui avec Pierre-Édouard Deldique, Stéphanie Mesnier, assure la promotion des Plaisirs du journalisme (Fayard).
Titre trompeur ou masochiste… Cela vaut hommage aux lanceurs d'alerte et dénonciation des "intouchables" retranchés derrière des interprétations constitutionnelles qui font avec du prêt-à-porter du sur-mesure. Coïncidence (le livre fut rédigé avant décembre dernier), les avocats de François Fillon en ont offert défense et surtout illustration : ils ne réclament pas une commission d'enquête parlementaire ni simple admonestation de la questure. Le confrère honoraire, retraité du Canard enchaîné, estime davantage "les vrais voleurs" que..? Cela serait-il interprété comme la chronique de Régis Desmarais ? Sur le mode, voyez, même Mediapart reconnaît que François Fillon est innocent de tout ? Pour le moment, le site Fillon2017 ne reprend pas l'entretien avec Angéli.
Celui avec Le Quotidien (de la Réunion) fait la tête d'affiche. Il se campe en bouc émissaire, se déclare non hostile (mais non promoteur) à de nouveaux "mécanismes de transparence" mais sa priorité est de réduire le nombre de parlementaires pour donner aux subsistants plus de moyens et de collaborateurs. Aussi d'accorder des fonds à la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, de la traite "et de leurs abolitions". Faute d'être des Juifs allemands, nous sommes tous des Créoles. De nouvelles chaînes de télévision locales sont nécessaires pour servir toutes les communautés. Cela me remémore la création de la défunte Agence centrale de presse pour contrebalancer les "journalopes gauchiasses" de l'AFP du temps de la Libération.
Ancien de l'ACP (troisième formule), j'ai quelques devoirs mémoriels. Mais je me réjouis que créole, alsacien, breton, basque, picard, &c., garderont, avec François Fillon, toute leur place éducative. Et les kabyle et berbère ? Mais dans cet entretien, à lire absolument, il n'y a que du bon pour La Réunion et un vibrant hommage à "la magie de la France", si diverse mais si "grande et unie", pour reprendre l'expression de Francisco Franco. L'important reste que Penelope Fillon n'ait pas de si longtemps besoin de faire sa Roselyne Bachelot devant un micro ou sur un plateau de télévision.