Présidentielle. parrainages. La règle du jeu a changé. Et c'est donc la toute première fois que sont publiés tous les noms des parrains de l'élection présidentielle. Et ce, en temps réel. Une nouveauté qui ne semble pas emballer plus que ça maires, députés, sénateurs, conseillers départementaux ou régionaux.
Auparavant, seuls 500 noms tirés au sort étaient rendus publics. Un peu comme pour le dopage, on espère toujours ne pas être désigné.
Le Conseil constitutionnel a publié, ce mardi 7 mars, une mise à jour de la liste des élus qui ont parrainé un candidat à la présidentielle. Au total, 7 781 ont été validés par les Sages de la rue de Montpensier. Cette liste est réactualisée deux fois par semaine, les mardis et vendredis, jusqu'au 17 mars à 18 heures. Lors de la précédente présidentielle de 2012, seuls 15 047 signatures avaient été enregistrées. Environ 60% des élus habilités à se prononcer ne l'avaient pas fait. Un bon exemple donné aux Français... à qui les mêmes reprochent de ne pas se faire entendre suffisamment lors des scrutins.
Pour François Fillon, Emmanuel Macron, Benoît Hamon, Nicolas Dupont-Aignan et Nathalie Arthaud, les jeux sont faits, à ce niveau de la procédure. Mais personne ne se plaindrait d'avoir trop de soutiens.
On aurait pu comprendre les difficultés rencontrées par les élus LR, sachant qu'un parrainage ne peut pas être changé. Beaucoup n'ont pourtant pas tremblés, offrant 35 parrainages à François Fillon. Le vainqueur de la primaire arrive d'ailleurs en tête, à cette date, pour le département du Rhône. Seuls Patrick Huguet et Pierre Diamantidis, conseillers métropolitains ont joué le plan B en parrainant le non-candidat Alain Juppé. Mais, en politique, la vérité du jour n'est pas forcément celle du lendemain.
Deuxième choix, Emmanuel Macron pour un vote "tendance". Opportuniste, diront certains. Mais l'opportunisme est, sinon une valeur, une spécificité de la chose politique. La preuve, Marine le Pen n'a reçu que cinq "suffrages" dans la catégorie "Tout est plus difficile quand tout est public". Elle est largement devancée par les 16 pouvoirs accordés à Benoît Hamon. Et elle ne fait pas mieux que Dupont-Aignan, également cinq voix. Jean-Luc Mélenchon peut, pour l'instant, compter ses camarades sur une main. Seulement quatre pour un département comme le Rhône, alors que certains membres de sa famille ne l'ont pas sécurisé. A l'instar du maire communiste de Givors, Martial Passi, n'ayant visiblement pas arrêté son choix.
Certains pensent encore jouable un accord entre Mélenchon et Hamon et attendent sans doute pour savoir si deux ennemis peuvent faire un "ticket" ami ! Philippe Poutou pourra remercier Yves Mathieu, le maire de Blacé, lors d'un déplacement dans le Rhône. Il est le seul à croire à l'attachant candidat. Antoine Duperray, conseiller métropolitain est allé dénicher François Asselineau, ce membre de l'Union populaire républicaine. Mais la plus grosse surprise vient de Charlotte Marchandise, adjointe au maire, sans étiquette de Rennes parrainée par deux courageuses, Nathalie Perrin Gilbert, maire d'arrondissement et Marie-Luce Arnoux, maire de Chambost-Longessaigne.
Charlotte Marchandise découvre le courage de certains politiques !
La jeune femme ne sera pas présidente. Mais elle a déjà décelé quelques travers. "Beaucoup de maires nous disent "Non, moi je ne me mêle pas de la politique nationale". C'est terrible. Il y a un dégoût de la politique même chez les élus. On entend aussi la peur de représailles par leur camp politique, et ça c'est terrible".
Mélenchon: le vote obligatoire: Même pour les élus ?
Voilà qui explique, entre autres, pourquoi un tiers des politiques, seulement profitent de leur privilège de pouvoir coopter les candidats. Sans doute le 17 mars à 17h58 d'autres trouveront le "courage" de se dévoiler ! Mais il n'y a rien de moins sûr. Mélenchon qui veut rendre le vote obligatoire pour les autres, pourrait peut-être élargir ce devoir civique obligatoire à ses amis politiques.