Catastrophe : les sondages ont réussi à influencer le vote des Français, comme les médias l'espéraient depuis longtemps. Ainsi, les formations traditionnelles qui se disputent le pouvoir depuis plus de 50 ans ont été éliminées respectivement du premier tour et n'ont aucun autre mot à dire que le barrage républicain contre le Front National. Un choix terrible se présente devant les Français pour le second tour de la présidentielle : un pur produit du système prêt à bien des sacrifices sur l'écologie et prêt à bien des suppressions de postes de fonctionnaire, ou bien le parti anti-système par excellence, mais qui propose une rupture dans le mauvais sens du terme, avec un risque d'épuration et de fin de la démocratie.
5 nouvelles années comme sous Hollande
François Hollande est revenu en force dans cette élection, bien que sous une nouvelle forme, et rajeuni de quelques dizaines d'années. En effet, son digne successeur a promis de perpétuer son héritage en s'inscrivant dans la continuité de son quinquennat, quinquennat qui, rappelons-le, lui a valu à sa toute fin 4% de popularité. Ainsi donc, les Français ne sont plus que 4% à encore approuver le bilan de François Hollande, mais ils ont été plus de 23% hier à demander que cela continue par le biais d'Emmanuel Macron. De 2017 à 2022, l'écologie ne sera pas plus au centre des préoccupations gouvernementales qu'hier, de nouvelles coupes budgétaires vont se faire sentir pour faire plaisir aux puissances de l'austérité siégeant à Bruxelles, de nouveaux sacrifices en grand nombre seront demandés aux Français.
La situation est d'un ridicule étonnant.
La menace Front National déjà écartée
Chacun se doute bien que face à cet homme, le Front National n'a définitivement plus aucune chance d'emporter le second tour, puisque l'ensemble des perdants du premier tour a unanimement appelé à voter pour Emmanuel Macron, contre le Front National, dans une stratégie de barrage républicain.
Ainsi, la victoire d'Emmanuel Macron le 7 mai devrait être très large et incontestable. Racisme ou escroquerie d'Etat ? Il faut choisir. Les électeurs de Marine Le Pen seront à nouveau au rendez-vous dimanche 7 mai, prêts à lui fournir une nouvelle fois ses 20%, et, sauf si l'abstention augmente brutalement, elle devrait être battue sans trop de problèmes le soir du second tour.
Il n'y aura donc clairement aucune rupture par rapport aux gouvernements qui s'alternent depuis 1958, entre la gauche et la droite. Le candidat qui se pose comme ni de gauche ni de droite réunit en fait les tares de ces deux mouvements, il est et de gauche et de droite, mais issu du versant mou de la gauche, et du versant mou de la droite.
Bref, ce sont des jours sombres qui s'annoncent à nouveau pour les Français, car encore une fois les médias ont réussi à leur dicter leur vote, comme ils le font depuis toujours dans les batailles électorales. Les élections législatives devraient constituer un contre-pouvoir suffisant, empêchant le futur Président de la République de faire tout ce qu'il veut, sauf si la sanction contre les partis traditionnels se répète à nouveau.
Si une majorité macroniste se dégageait finalement, elle serait incohérente et le pays serait ingouvernable pendant 5 ans. Voilà qui donne envie de brûler sa carte d'électeur et de finir ses jours au coin d'un feu au fond des bois.