Puisqu'il faut encore présenter cette petite île de l'archipel antillais, au chaud entre Sainte-Lucie et la Dominique, je me permets de le faire avec la plus tendre honnêteté dont je suis capable. Petit département de 400 000 habitants à peine, il n'y a certes pas de quoi être l'attention principale d'un hexagone dont elle est loin mais à la fois si proche. Enfant métis de la patrie française et d'un cœur caribéen, la Martinique n'est pas qu'une simple carte postale à ressortir à l'approche de l'été mais une véritable âme dont l'identité bipolaire fait sa force.
A l'instar de régions métropolitaines vantées pour leurs traditions, l'île a d'avantage à offrir qu'un fantasme de bronzette sans profondeurs.
La Martinique a, comme ses consœurs d'outre-mer, une atmosphère dont les qualités comme les défauts font la force. Atteinte d'un chauvinisme à peine dissimulé, j'affirmerai sans honte que la fierté parfois exubérante de son peuple, son courage et surtout sa diversité, constituent la mosaïque nécessaire pour sublimer une culture qui fait également partie de ce paysage français tout aussi diversifié. Alors sûrement sommes nous un brin (vraiment juste un peu) responsable de ces clichés incessants à propos des Antillais, mais si la Guyane ose aujourd'hui revendiquer sa fierté, il me semble primordial de faire de même.
Le discours d'une « expatriée » n'est peut-être pas suffisant pour réclamer la considération nécessaire de la métropole envers ce département aussi riche qu'il n'est petit, j'écris cependant pour rappeler à mes compatriotes français que nous sommes réels, que nous sommes définitivement plus que des créatures exotiques de divertissements.
Ancienne comme nouvelle génération, les martiniquais ont aussi du talent, sont aussi des intellectuels, des entrepreneurs, ou tout simplement aussi des moteurs de la France à leur échelle.
"J'viens de ressentir un truc de fou"
L'artiste martiniquais Esy Kennenga chante lui aussi sa dualité d'être antillais en métropole, et pour cause, comme un Breton pourrait se sentir amputé en quittant sa région, nos cœurs sont lourds de ce manque. Il ne s'agit pas ici d'une revendication virulente de quelques sentiments d'inadéquation.
Au contraire, il est question, notamment en ces temps de revendications guyanaises, de cesser de s'excuser de se sentir profondément amoureux de son « chez soi ». Et en accord avec les mots de Ralph Valleray « j'espère aussi, qu'à la faveur de jours meilleurs, je reviendrai me délecter de tes senteurs, de tes saveurs. De tes beautés insulaires, de la chaleur, de l'exubérance de mon peuple, épidermique et fier. » Ainsi, bien que cet article emprunt d'une subjectivité assumée ne peut prétendre être unanime, je continuerai d'affirmer que « Petit pays, je t'aime beaucoup. »
PS : Je reste certaine que vous l'aimerez aussi, il suffit juste d'essayer.