Si aux prémices de la grève, la situation du département ne semblait pas vraiment inquiéter les médias, la Guyane est dorénavant une véritable préoccupation Politique. Et pour cause, après une attendue récupération de la part des candidats aux élections présidentielles, la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts a finalement fait le déplacement en compagnie de Matthias Fekl, ministre de l’intérieur.
Ils se sont alors entretenus avec la délégation du collectif leader du mouvement. Les ministres qui étaient venus avec une liste de « décisions fermes et sans appels » au nom du gouvernement, se sont heurtés aux 400 pages de revendications des Guyanais.
Après un week-end de négociations plutôt intenses, le collectif "Pou La Gwiyann dékolé" a rejeté le plan à un milliard d'euros (1,085 milliards précisément) jugé insatisfaisant comparé aux 2,5 milliards réclamés. Si le ministre de l'intérieur est déjà de retour dans l'Hexagone, Ericka Bareigts est encore sur place pour continuer le débat et tenter de trouver une solution à un conflit qui semble bloqué. Le déplacement d'une délégation ministérielle n'a en effet pas suffit à calmer les protestants puisqu'une centaine de personnes reste encore mobilisée devant la Préfecture, et que les nombreux barrages ne sont pas encore levés. A Paris ou encore à Montpellier, on assiste également à la mobilisation par quelques manifestations de la population guyanaise, pour qui le combat est mené depuis l'Hexagone.
Des revendications qui soulève l'instauration d'un « Statut particulier »
Si le plan financier proposé par le gouvernement est resté peu concluant, le débat s'est surtout porté sur la revendication du collectif d'instaurer un « statut particulier » à la Guyane. En considérant leur lien à la métropole comme « trop centralisé et vertical », le collectif exige l'ouverture d'un débat qui pourrait permettre à la Guyane « d'avancer » en adéquation avec la réalité du département et non celle de la métropole.
Bien qu'en 2010, le référendum à propos d'une probable autonomie de la Guyane s'était soldé par un « non » majoritaire, les sentiments des guyanais vis-à-vis de l’indifférence du gouvernement semble être condensé par le fameux slogan de la lutte « Nou bon ké sa !» (ndlr : On en peut plus!)