Bayram Mammadov et Giyas Ibrahimov ont été condamnés à 10 ans de prison fin 2016. Ils ont été condamnés à donner les plus belles années de leur vie parce-que la liberté d'expression n'est pas exactement un droit fondamental dans cette petite république du Caucase pleine de pétrole.

Au printemps 2016, deux jeunes étudiants et militants azéris ont ironiquement taggé la statue du père de l'actuel président et quasi autocrate Ilham Aliyev. Le message sans équivoque se moquait du régime dynastique. C'était un dessin satirique comme il en existe par dizaines aujourd'hui en France sur les murs de nos villes et qui moquent nos politiques et leurs abus.

Sauf que la raillerie picturale était visible sur les pierres de Bakou et pas de Paris et là est toute la différence. On touche pas à papa Aliyev. C'est un affront.

Tortures et aveux extorqués

Suite à la parution sur Facebook de ce message, les deux jeunes gens ont été incarcérés. Ils ont été torturés. Ils ont été forcés de signer des aveux. Ces aveux portaient sur la possession et trafic de drogue. Rien concernant le tag. Le procès s'est tenu quelques mois plus tard et s'est monté sur ces fallacieuses accusations de trafic de drogue. Rien concernant le tag. Bayram Mammadov et Giyas Ibrahimov ont écopé d'une décennie de prison.

L'extorsion d'aveux est une pratique commune en Azerbaïdjan, un peu comme la rémunération de proches chez nos parlementaires.

Aujourd'hui on compterait plusieurs dizaines de prisonniers d'opinion dans les prisons azéris. Quand on sait que le président Hollande ainsi que les dirigeants de grosses entreprises françaises (Airbus, Suez) ont accueilli tout sourires dehors Monsieur Aliyev en mars dernier, l'écœurement nous gagne. Le business avant le respect des droits de l'homme.

Espérons que la nouvelle vice-présidente azérie (qui n'est autre que la première dame d'Azerbaïdjan et le sosie de Melania Trump), fera preuve d'une clémence féminine et appuiera la demande de grâce de Bayram et Giyas auprès de son cher et tendre. Nous en sommes à espérer cela. C'est triste.