La France, notre pays, est bizarre. La France n’aime pas qu’on la regarde au fond des yeux et qu’on lui dise des paroles et des vérités qu’elle ne supporte pas. Elle aime être caressée dans le sens du poil et entendre des choses qui lui plaisent. Depuis la fracture sociale de Jacques Chirac, la valorisation du travail par Sarkozy et la lutte contre la « racaille » et les envolées de Hollande contre la finance, la France n’a pas fait l’objet de réformes profondes depuis 1995 alors que, dans le même temps, l’Allemagne, avec le Docteur Hartz sous la direction du Chancelier Schroeder, est devenue plus compétitive.
Sarkozy disait de Chirac que c’était un roi fainéant, c'est-à-dire un Président incapable de prendre ses responsabilités pour faire les réformes de fond qui auraient permis à la France d’être concurrentielle à l’image de l’Allemagne au plan mondial.
Le mot fainéant utilisé par Macron depuis la Grèce a été mal compris en France et par les Français.
Le Président Macron ne s’adressait pas aux Français qui sont ses électeurs. Il a beaucoup trop de respect pour eux pour les dénigrer et les insulter. Je ne fais pas l’avocat du diable, je ne suis pas interprète de la pensée présidentielle, mais je constate que Macron s’adressait aux Présidents Chirac, Sarkozy et Hollande qui ont préféré la vieille politique traditionnelle de l’immobilisme à l’innovation politique macronienne fondée sur la mobilité et l’innovation.
Le Français, par nature, n’est jamais d’accord avec tout ce qui le dérange et tout ce qui est nouveau. Il préfère l’entre-soi et l’immobilisme. La France est fondée sur une culture qui ne valorise ni les réformes, ni l’innovation. Cela devient possible lorsqu’elle est obligée et mise au pied du mur. Elle a colonisé des territoires africains (Afrique de l’Ouest et Afrique centrale) et ces territoires adoptent la culture française de l’immobilisme et du rejet du changement et des réformes.
Voilà pourquoi, en partie, on dit que les Africains francophones sont paresseux, incapables et non travailleurs. Ils ne sont que le reflet de la France.
En parlant de fainéants, le Président ne s’adressait pas aux Français mais à ses prédécesseurs. Le mot « fainéant » traduit étymologiquement une volonté de ne pas faire, comme sous le temps des Mérovingiens qui laissaient leur pouvoir à leurs obligés qui officiaient en tant que maires du palais.
Le concept de fainéant est devenu populaire dans le sens de « paresseux », ce qui ne traduit qu’une partie de la réalité.
Macron a raison contre Mélenchon, les syndicats et les partis traditionnels (FN, PS et LR).
La faible participation des Français fainéants à la manifestation de la CGT est une victoire pour Macron. Il en sera de même le 23 septembre au cours du rassemblement voulu par Mélenchon qui a préféré ce 12 septembre à Marseille alors qu’il demande à Martinez de la CGT de le rejoindre le 23 septembre. Sacré Mélenchon qui a évité le « dégagisme » des Français par sa capacité à entourlouper les Français fainéants culturellement, politiquement et idéologiquement. Mélenchon est un vieux de la vieille de la politique française.
Plus jeune sénateur PS de l’Essonne en 1986, il est devenu Secrétaire d’Etat à la formation professionnelle, il a quitté le Parti Socialiste, il est devenu député européen et aujourd’hui député national. Il mérite d’être dégagé car il est un des rois fainéants qui n’aiment pas les réformes et avec lui les syndicats. La mobilisation a été relativement faible. C'est un échec pour les syndicats et les forces d'extrême gauche représentées par les Insoumis. Le Parti socialiste, le Front national et les Républicains étaient aux abonnés absents car ils ont beaucoup de mal à construire une stratégie d'opposition crédible vis à vis de Macron qui, par son action, réussit à marginaliser la vieille politique et les partis traditionnels.
Macron est un homme politique qui comprend très vite les situations et qui sait s'adapter lorsque celles-ci sont à son désavantage.
La mobilisation de la CGT a été faible, Mélenchon réussira-t-il à faire plus ? Il n'y a aucune évidence en la matière car la plupart des Français ont élu Macron pour qu'il mène les réformes jusqu'au bout et transforme réellement la France.