Entre Netflix, Hollywood et des films d’auteurs de plus en plus grandioses comme “Roma” de Alfonso Cuarón, c’est à se demander si le Cinéma français existe encore ? Le dernier grand succès international est sans aucun doute “The artiste” de Michel Hazanavicius sorti en 2011 et primé aux oscars. Mais à regarder de plus prés, ce film est plus américain que français dans l’univers qu’il propose.
Où sont passés les films comme “La haine” de Mathieu Kassovitz et “un prophète” de Jacques Audiard ? Où est l’audace ? Le cinéma français connaît-il une crise ?
Un cinéma qui peine à se renouveler
Pour bien commencer l'année, il faut poser la bonne question et c'est ce qu'a fait Telerama avec le lancement de son enquête : "Comment va le cinéma français ?" La première interview publiée de Salomé (réalisateur) ont soulevé trois points principaux : le financement des films, les films hollywoodiens trop présents dans les salles et pour finir un cinéma européen disparate. À vrai dire, ce sont les mêmes problématiques aux 4 coins du monde, tous les réalisateurs souffrent pour trouver de l'argent.
Sauf que même les films sortis en salle sont plats et répétitifs. Prenons un film à succès comme ''Grave'' de Julia Ducournau, c’est un film français, avec une atmosphère minimaliste et des phrases lancées autour du petit-déjeuner, il ressemble à tant d’autres, seul originalité, la touche de cannibalisme qui n’a franchement pas convaincu. Julia Ducournau est une diplômée de La Fémis. Le genre d’écoles de cinéma qui formate les réalisateurs et n’arrive pas à faire une rupture avec “le cinéma à la Française”.
Un cinéma bourgeois
Les cinéastes, ce sont des bandits, des agitateurs et n’ont aucun rapport avec “les lundis sans viandes” et autres concepts d’une élite déconnectée de la réalité. C’est en cela que “Divines “ de Houda Benyamina est intéressant.
Il y a comme un cri qui sort de ce film, pas à cause de sa thématique sur les banlieues, mais de son authenticité.
À force de s’entourer de gens qui trouvent plus d'intérêt dans des scénarios sur la “dépression”, “les problèmes de couple” ou l’indémodable huis clos familial après le décès du père, on se dit que la France et l’Europe en général ont intérêt à s’ouvrir au monde, à sa complexité et à cette mutation qui n’a plus aucune pitié pour le nombrilisme.
“Roma” d'Alfonso Cuarón est une grande leçon à ce niveau-là, l’histoire d’un couple qui se sépare, d‘une femme de ménage perdue et d’un Mexique en ébullition, l’universalité de ce film n’a à aucun moment pris le dessus sur la spécificité de l’histoire. Cuaron a réussi à nous montrer à quel point le monde est en chacun de nous.