Riverdale, 13 Reasons Why ou encore Stranger Things... autant de séries à succès qui régalent les adolescents (et les adultes, ne nous cachons pas) issues de la plateforme Netflix, qui décidément détient la recette du succès avec ses plus de 120 millions d'abonnés à travers la planète.

A ces séries, donc, doit s'ajouter le nouveau venu, Sex Education (ou Éducation sexuelle), brillante comédie dramatique traitant de la sexualité d'adolescents qui, bien qu’ils se cherchent, semblent plus raisonnables que leurs parents.

Sex Education où l'éducation sexuelle à la sauce britannique

L'intrigue de base peut paraître simple, mais elle est originale et désopilante. D'un côté il y a Otis Millburn (porté par le brillant Asa Butterfield), un lycéen discret, timide et maladroit, mais qui a un secret : sa mère est une sexologue réputée.

De l'autre il y a la féroce Maeve Wiley (Emma Mackey), ado surdouée qui dissimule ses véritables capacités intellectuelles et qui recherche de l'argent pour payer son loyer. Alors lorsque suite à un incident la brute du lycée, Adam (Connor Swindells), lui fait part de ses problèmes de performance sexuelle, Otis révèle ses talents de sexologue, et Maeve y voit une opportunité en or : l'ouverture d'une "clinique" pour s'adresser à leurs camarades qui découvrent la sexualité.

Seulement voilà : pour qu’Otis traite ses patients, il doit surmonter son aversion de toute activité sexuelle, et cacher le fait que lui-même est encore vierge.

Une série profonde

Le tour de force de Sex education n'est pas seulement le traitement comique de la vie sexuelle d'adolescents en proie à leurs hormones. La série aborde l'enjeu psychologique des relations dans leur globalité.

En effet, si chaque épisode est consacré à un patient de la "clinique"- et à son problème bien précis, il permet aussi d'évoquer des thèmes plus dramatiques comme l'homophobie, la difficulté de se trouver, les préjugés et attentes de chacun. Par ailleurs, l'environnement familial n’est pas toujours propice à l'épanouissement des adolescents, qui au-delà de leurs diverses angoisses, doivent aussi gérer la pression que les parents exercent sur eux.

L'une des richesses de la série est également le développement de ses personnages, et même dans certains cas leur refus de développement malgré la confrontation à des événements qui auraient pu les changer. Ainsi Otis, très attachant, a tout de même ses moments moins sympathiques.

Maeve, la fille rebelle, est aussi sensible et vulnérable, Eric, pourtant flamboyant, est confronté au doute et Adam, la brute, est bien plus fragile qu’il n’y paraît. Les adultes semblent en revanche plus superficiels, à l’exception peut-être de la mère d’Otis dont le personnage est le plus creusé. Cela s’explique sans doute par le fait que les véritables vedettes de la série, et probablement la principale audience, sont les adolescents, mais c’est tout de même un regret dans l'écriture des personnages.

Sex Education trouve donc cet équilibre entre comédie et drame, et ses personnages oscillent entre légèreté et profondeur grâce à une intrigue subtile et un casting 5 étoiles, ce qui n’est pas sans rappeler la série Skins, autre comédie dramatique britannique traitant des péripéties hilarantes et souvent absurdes, d’adolescents de Bristol.

Netflix a assuré qu’une deuxième saison de Sex Education était en préparation et on lui souhaite d'être aussi divertissante que la première, avec des personnages tout aussi attachants.