"Joker", la presse, le public, les fans de comics ou de Cinéma ne parlent plus que de ce film. On parle d'un oscar pour la performance de Joaquin Phoenix, du meilleur film de super-héros existant, du meilleur traitement du personnage du Joker... bref, "Joker" devient un véritable phénomène. Réalisé par Todd Phillips, ce long-métrage propose de retracer les sombres origines du clown de Gotham. Nous avons ici un personnage déjà dérangé qui va sombrer de plus en plus dans la folie, bien aidé par une société pesante qui le pousse aux pires atrocités.
Est-ce donc un film réussi ? Assurément. Un film marquant ? Sûrement.
Un film à la "Taxi Driver"
Ce n'est pas pour rien que ce film est co-produit par Martin Scorsese. Le réalisateur de "Taxi Driver" semble avoir fortement inspiré notre ami Todd Phillips. Un film noir, sombre et pesant, à l'atmosphère à la fois glaçante et révoltante. Un film qui se concentre sur son personnage principal, sa quête de lui-même face à la société."Joker" ne rendra personne indifférent, que ce soit au travers de son récit ou de sa forme. Une forme très travaillée avec beaucoup de plans iconiques qui font de ce Joker, un être parfois très humain et parfois dépeint comme un monstre, une entité à l'image des jeux vidéos "Arkham".
Le travail de la musique, des costumes, de la lumière, des décors ainsi que du fameux jeu d'acteur de Joaquin Phoenix, font de ce film un des meilleurs de cette année 2019.
"Joker" est une oeuvre sociale, axée sur la folie "naissante" ou plutôt grandissante d'Arthur Fleck, l'homme qui deviendra Joker. Violent, tant sur le plan mental que physique, ce film est un véritable ovni dans l'univers cinématographique des super-héros.
Un film qui marquera assurément les spectateurs de par sa profondeur, son propos et son traitement. Nous ne sommes pas loin des "Watchmen", "The Dark Knight" ou autres "V pour Vendetta". DC Comics fait renaître de ses cendres son univers cinématographique grâce à cette version très crue du personnage Joker.
Un nouveau traitement du personnage
Et si cette oeuvre marche si bien, ce n'est pas tant au travers de son propos ou de sa virtuosité graphique mais plutôt grâce au traitement du personnage de Joker. Qu'on se le dise, le film peut très bien se passer du nom ou de l'entité "Joker", le métrage se suffit à lui-même en tant qu'oeuvre propre avec son personnage principal. Todd Phillips nous propose alors une version qui n'est pas sans rappeler certains comics : Joker n'est qu'un humoriste raté qui n'a pas eu de chance dans la vie.
Tout au long du film, le réalisateur n'aura de cesse de faire référence aux comics, à Gotham, à Batman... etc tout en prenant une certaine distance par rapport à cet univers.
On se concentre uniquement sur la psychologie d'Arthur, ses questionnements, ses problèmes, ses doutes, ses douleurs et le pourquoi du comment de sa folie. On apprend à le connaître et surtout, à le comprendre. Ses crimes sont certes horribles mais le spectateur a du mal à ne pas le comprendre. Arthur subit le poids du monde, de la société, à chaque moment du film. Il est déjà fou et cherche de l'aide, une aide qu'il ne trouvera pas et pire encore, les gens vont l'enfoncer dans sa folie. Joker naît de toute la perversion de cette société alors que... et bien, c'est un bon gars. C'est ce qui rend ce film si complexe et dans le même temps, si bon.
Voilà ce qu'est "Joker", un film important sur un personnage iconique. Un grand film qui marquera à jamais le genre du super-héros et le traitement d'une telle entité sur grand écran.