Depuis près de deux ans, Agnès Cerighelli, conseillère municipale de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) siégeant parmi les non-inscrits, ne cesse de susciter l'indignation sur le site de microblogging Twitter où elle publie presque quotidiennement des posts à caractère homophobe ou raciste. Presque en toute impunité. Malgré de nombreux signalements de la part d'internautes indignés par ses propos, Twitter n'a jamais réagi. Son compte est toujours actif et ses nombreux tweets homophobes ou racistes sont toujours visibles.

Des tweets racistes visant Rachida Dati et Samia Ghali

Ce week-end, Agnès Cerighelli a publié plusieurs tweets racistes visant plus particulièrement Rachida Dati, candidate LR à la mairie de Paris, et également Samia Ghali, sénatrice ex-PS et candidate à la mairie de Marseille.

Ceux-ci ont suscité un tollé général et provoqué l'ire de Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, qui a saisi la justice pour "provocation à la haine", en vertu de l'article 40 du code de procédure pénale.

La conseillère municipale controversée de Saint-Germain-en-Laye - qui a été exclue de La REM en septembre 2018 - et candidate aux élections municipales de cette ville, si elle arrive toutefois à trouver un nombre suffisant de colistier pour présenter une liste, est déjà visée par plusieurs plaintes.

Elle a également déjà comparu devant le tribunal de grande instance de Versailles, le 20 janvier dernier, pour "injure publique en raison de l'orientation sexuelle" et "provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'orientation sexuelle". Le procureur de la République avait requis 6 mois de prison avec sursis et 140 heures de travaux d'intérêt général.

Le délibéré doit être rendu ce lundi 17 février.

La justice saisie beaucoup trop tardivement

Le racisme et l'homophobie sont des délits punis par la loi et peuvent donc faire l'objet d'un signalement, au titre de l'article 40 du code de procédure pénale, par "toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit." On peut s'étonner que la justice n'ait pas été saisie auparavant.

Cela fait près de deux ans qu'Agnès Cerighelli est une habituée des dérapages et provocations homophobes et racistes. Fallait-il attendre qu'elle s'attaque directement à des personnalités politiques de premier plan pour saisir la justice ? C'est une question que nous sommes en droit de nous poser. Les propos racistes et homophobes n'ont pas leur place au sein de notre société, surtout lorsqu'ils sont proférés par une élue de la République.

Nous pouvons également nous étonner que, malgré de très nombreux signalements, le site de microblogging Twitter n'a jamais réagi et que le compte d'Agnès Cerighelli soit toujours actif et que ses tweets homophobes et racistes soient toujours visibles par les internautes. Internet n'est pas une zone de non-droit.