"La Manif pour tous" a été fondée en 2012 pour s'opposer à l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe, promesse de campagne présidentielle de François Hollande. A l'époque, elle avait bénéficié d'une exposition médiatique particulièrement impressionnante avec la présence dans ses rangs, en qualité de porte-parole, de Frigide Barjot – qui préfère qu'on l'appelle désormais Virginie Tellenne, son véritable nom – exclue du mouvement en mai 2013.

"La Manif pour tous" est devenue officiellement, depuis avril 2015, un parti politique qui a la particularité, pour le moment, de ne présenter aucun candidat lors d'élections nationales ou locales.

Les donateurs des associations à caractère politique bénéficient de déductions fiscales importantes.

Manifestations 'partout en France' malgré la pandémie de Covid-19

Alors que la pandémie de Covid-19 inquiète les plus hautes instances médicales et les autorités publiques, les instances dirigeantes de la "Manif pour tous" ont, malgré tout, décidé de maintenir leurs manifestations 'partout en France' le 10 octobre prochain. Cette date avait été choisie bien avant la recrudescence importante des cas de Covid-19, bien avant que de nombreux départements français se retrouvent en 'zone de circulation active du virus'. Dans de telles conditions, on peut légitimement se poser la question suivante : est-ce bien prudent de maintenir, quoi qu'il en coûte, cette date alors que la France traverse une grave crise sanitaire ?

La dernière mobilisation de la "Manif pour tous" contre l'ouverture de la PMA à toutes les femmes s'était déroulée le 19 janvier dernier, sous la bannière 'Marchons, enfants !'. A Paris, 26 000 manifestants avaient été recensés, selon le Cabinet indépendant 'Occurence'. Selon les autorités, il y avait eu près de 41 000 participants à cette manifestation.

Des revendications contre la GPA, qui reste interdite en France

Comme ce fut déjà le cas dans ses précédentes manifestations, la "Manif pour tous" entend également lutter contre la GPA (gestation pour autrui) qui reste interdite en France et qui n'est pas prévue par le texte du projet de loi bioéthique qui sera prochainement soumis au Sénat en deuxième lecture.

Le gouvernement actuel est totalement opposé à la légalisation de cette méthode de procréation artificielle. Il l'a rappelé à plusieurs reprises. Seule l'ouverture de la PMA à toutes les femmes est prévue dans les mois à venir.

Dans ces conditions, on comprend mal pourquoi la "Manif pour tous" fait l'amalgame entre la légalisation de la PMA pour toutes les femmes, qu'elle appelle "PMA sans père", et celle de la GPA. Les deux sujets n'ont aucun rapport. Les deux méthodes de procréation artificielles sont totalement différentes.

Dans plusieurs pays de l'Union européenne, la GPA est autorisée et sévèrement encadrée. Elle ne peut faire l'objet d'une rémunération de la mère porteuse et donc d'une 'marchandisation' du corps de la femme. L'Ukraine et la Russie, pays qui ne sont pas membres de l'Union européenne, autorisent la GPA marchande mais uniquement pour les couples hétérosexuels.