Pour les amoureux du Rap français nés comme moi dans les années 80, impossible de ne pas connaître Rocca, ex membre de La Cliqua, qui a une carrière bien affirmée en France et qui fait partie du patrimoine musical à travers de nombreux classiques. Ce que les gens ignorent un peu plus, c’est sa carrière en espagnol du côté de la Colombie qui a touché tout le continent et même au-delà. Avec son compère Poncho avec lequel il forme le groupe Tres Coronas depuis vingt ans, les deux hommes m’ont accordé un entretien qui respire la passion et l’authenticité.

La connexion Bogota - New York - Paris

''L’objectif ou le leitmotiv du groupe est d’être couronné (d’où le nom Tres Coronas) où l’on soit, de s’implanter avec la Musique, ce que Poncho a réussi à faire à Bogota avec un franc succès et ce que j’ai fait à Paris'', nous explique Rocca. Les deux 'hermanos' se sont ensuite rencontrés à New York et le feeling est tout de suite passé. Depuis cette rencontre, il y a une forte connexion non seulement entre deux personnes très proches humainement parlant mais aussi entre ces trois villes en question. ''Tres Coronas, c’est un son, un lyrisme, une grammaire et un style d’écriture qui nous identifient. Nous ne sommes pas un rap local. Nous avons eu une identité internationale dès la première note'', précise le Franco-Colombien.

L’énergie et la qualité comme mots d’ordre

Dans un pays et surtout un continent 'dansant', il n’est pas simple de s’imposer avec le rap mais la qualité se reconnait entre tous : ''On a toujours voulu faire un rap de qualité en espagnol. Les rimes, les mots… Le rap français ou le rap new yorkais ou de Los Angeles étaient déjà bien en place.

On a réussi à avoir un style à nous, un style unique qui a influencé toute une génération'', me répond Poncho à la question de savoir ce qui faisait la fierté du groupe dans le fait de s’imposer là où d’autres styles de musique comme le reggaeton choisissent parfois la facilité. L’énergie du groupe est ce qui m’a le plus frappé avant l’entretien avec Poncho et Rocca.

Dans les textes, leurs interprétations mais aussi dans les mots utilisés dans les interviews. Ce fut encore le cas dans la mienne. Pas seulement l’intelligence en ressort mais aussi une grande passion et une forte complicité. Comme le dit Rocca, ''une complémentarité, un sens de la critique mutuel et positif’'' sans peur de blesser l’autre font avancer et progresser le groupe et la qualité (toujours recherchée) s’en ressent.

Nouvel album de Tres Coronas prévu début octobre

La pandémie du coronavirus a aidé à la composition du nouvel album qui va sortir la première semaine du mois d’octobre mais il serait trop réducteur de dire que la période inédite que nous vivons a inspiré les deux artistes.

Cela les a aidés mais il y a d’autres sujets qui sont évoqués notamment dans le titre Rawkus sorti il y a quelques semaines et qui parle de sujets d’actualité tout aussi importants. Pour le reste, je vous laisse écouter et réécouter les sons des deux artistes qui font de l’art dans sa plus belle définition et qui sont toujours à la recherche de faire mieux, toujours mieux.

L'entretien complet ici :