Vous ne le savez probablement pas, mais la France est vice-championne d’Europe d’échecs par équipe depuis le 22 novembre et elle le doit à un individu d’origine iranienne, naturalisé Français depuis quelques mois à peine, Alireza Firouzja.

Les premiers à se fourvoyer verront dans cette annonce une mauvaise blague, tant ils sont persuadés qu’en matière d’échecs la France est une indéboulonnable championne du monde. Encore dernièrement, ne nous sommes-t-on pas fait chiper un contrat de sous-marins militaires de plusieurs milliards par un président américain gâteux et Boris Johnson, le Premier Ministre britannique, Bojo pour ses potes du G20 ?

Boris Johnson, chers lecteurs ! Le bouffon de sa majesté, un homme qui a peur des peignes, qui est incapable de dire combien il a d’enfants et qui pense qu’on peut se placer en champion de l’économie libéralisée en fermant ses frontières avec son premier partenaire économique.

Alireza un génie qui a choisi la France

Les échecs sont aussi un jeu de société opposant deux joueurs de part et d’autre d’un tablier de 64 cases appelé échiquier. Et même si ce jeu a été introduit en Europe au Xème siècle par les Arabes et qu’il a été longtemps dominé par de fourbes communistes venant de feu la Russie soviétique, il a plutôt bonne presse et une place de choix jusque dans les rubriques loisirs de nombreuses revues de droites décomplexées, même si on lui préfère souvent les conseils tricots de la page mode et travaux.

Et oui, Alireza est un génie. Le plus jeune joueur de l’histoire à franchir la barre symbolique des 2800 points au classement FIDE, le classement ATP des joueurs d’échecs, et tout nouveau numéro 2 mondial derrière la star incontestée, le Norvégien Magnus Carlson. Sans un tournoi exceptionnel de la nouvelle étoile montante des petites figurines en bois qui se baladent sur des petites cases noires et blanches, la France aurait fini au fond du classement tellement il a dominé son sujet de la tête et des épaules.

Alireza Firouzja, Iranien d’origine donc, était Grand Maître International à l’âge de 14 ans et déjà identifié comme un potentiel futur champion du monde bien avant de nous faire l’honneur de choisir la France comme pays d’accueil en novembre 2019. Il s’est installé à Chartres et joue pour le club local du C’Chartres Échecs.

Alireza un exemple parmi d’autres

En règle générale, ce qui est gonflant avec les politiques, c’est leur manque d’objectivité et de modération. Pourquoi vouloir absolument travestir et caricaturer la réalité du monde et voir toujours tout en noir et blanc alors que ce sont des billes aux Échecs ? En ce début décembre, c’est un Alireza qui est à l’honneur, mais des exemples d’intégration réussie d’hommes et de femmes qui ont choisi la France sans avoir nécessairement à renier leurs origines sont légions.

Oui, l’intégration de tous les nouveaux arrivants est complexe, oui, on ne doit pas se voiler la face (sans message caché) et jouer les bisounours en ignorant tous les problèmes inhérents à ces mouvements de population, mais globalement, il est difficilement contestable que l’immigration a et continu à enrichir la France.

Certes, le meilleur joueur du monde de Rugby s’appelle Dupont. Certes lui et ses copains du XV de France viennent de renvoyer les All Blacks sur leur continent en imposant à ces « monstres » venus des antipodes, un mur infranchissable. Mais pour un Antoine Dupont, combien de N’golo Kanté, de Nicolas Karabatic ou de Gao Xingjian et pour un Charles Martel combien de René Dumont ?

(Vous pouvez faire l’impasse sur la dernière comparaison, je ne vous en voudrai pas).

Au Royaume Uni, le choix a été fait de fermer les frontières pour mettre en place le concept d’immigration choisie. Vous me direz, normal qu’ils fassent n’importe quoi, leur premier ministre s’appelle Boris Johnson (voir plus haut). Résultat, les bateaux remplis de migrants continuent de s’échouer sur leurs côtes, pendant que les récoltes pourrissent dans les champs faute de main d’œuvre pour les ramasser. Dans le même temps, les étrangers « choisis » boudent les programmes mis en place par le gouvernement pour faciliter leur arrivée en terre Britannique et le personnel européen désertent massivement les universités pour rentrer en Europe.

Tout simplement parce que personne ne veut vivre dans un pays où on n’aime pas les peignes et où on serait le « bon » étranger.

Mais en ce mois de novembre qui s’achève, laissons ces considérations aux professionnelles payés pour considérer et réjouissons-nous plutôt de voir un jeune prodige, choisir Chartres comme ville d’accueil et mettre tous les matins au petit déjeuner, la pile aux russes avec le drapeau Français imprimé sur son pyjama.