Alors que le deuxième débat, organisé dans le cadre des primaires de la gauche pour les élections présidentielles, a lieu ce dimanche, le premier débat du jeudi 12 a réuni les candidats pour la première fois. Tour d'horizon des principales propositions annoncées.

Arnaud Montebourg : la lutte contre le chômage en ligne de mire

L'ancien chantre du Made in France veut faire du chômage son cheval de bataille. Il souhaite abroger la loi travail (El Khomri) qui, selon lui, instaure une concurrence malsaine entre entreprises du même secteur, ce qui pourrait entraîner une baisse des salaires.

Celui qui considère que le bilan du quinquennat de François Hollande est "difficile à défendre" est contre le revenu universel (de base). Arnaud Montebourg préfère redonner du pouvoir d'achat aux petits salaires et aux petites retraites, en modulant la CSG en fonction des ressources.

Manuel Valls : aller plus loin sur les réformes déjà entreprises en corrigeant les erreurs

Pour l'ancien ministre de l'Intérieur et Premier Ministre, "fier" d'avoir servi la France ces 5 dernières années, le revenu universel est une mauvaise mesure. Il préfère fusionner les minimas sociaux déjà existants, en étendant le RSA aux moins de 25 ans. Manuel Valls défend par ailleurs la loi travail, dont il retient les négociations facilitées en entreprise, et la création du compte pénibilité, du compte personnel d'activité et de la garantie jeunes.

Sur les questions de santé, il souhaite supprimer le numerus clausus pour disposer de plus de médecins, alors que sur le sujet de l'éducation, il évoque des efforts à faire sur la mixité sociale. Enfin, pour mieux lutter contre le terrorisme, Manuel Valls donnera davantage de moyens aux services concernés (10 à 15 milliards d'euros) et prolongera l'état d'urgence autant que nécessaire.

Benoit Hamon : le revenu universel, pilier de la protection sociale

Pour l'ancien ministre de l'Economie sociale et solidaire, puis de l'Education Nationale, le revenu universel doit être mis en place progressivement, en commençant par fixer le montant du RSA à 600 Euros en l'étendant aux moins de 25 ans. Si il est élu Président de la République, il abrogera la loi travail.

Il considère que le texte facilite surtout les licenciements. Par ailleurs, Benoit Hamon souhaite embaucher des fonctionnaires, notamment parmi les forces de sécurité et dans l'Education Nationale (37.000 postes d'enseignants). Enfin, pour lutter contre le terrorisme, le candidat stoppera l'état d'urgence, et utilisera l'arsenal législatif actuel.

Vincent Peillon : plus de moyens pour les hôpitaux

Ministre de l'Education Nationale de 2012 à 2014, Vincent Peillon ne souhaite pas la création d'un revenu universel, car tout le monde "ne doit pas recevoir la même chose sans conditions de ressources. En France, la solidarité a été fondée depuis des siècles sur l'idée que ceux qui ont le plus donnent à ceux qui ont le moins".

Par ailleurs, il donnera davantage de moyens à l'hôpital public, et engagera des embauches dans la Police et la Gendarmerie.

Sylvia Pinel, François de Rugy, Jean-Luc Bennahmias

Pour Sylvia Pinel du parti Radical de gauche, la lutte contre le chômage doit être fondée sur le soutien aux TPE et aux PME. Pour stopper le gaspillage des médicaments, elle souhaite les distribuer à l'unité. Elle refuse toute coupe dans le budget de l'hôpital public, et veut coupler les politiques d'éducation et d'urbanisation.

François de Rugy, du Parti Ecologiste, préfère augmenter le salaire net plutôt que distribuer un revenu universel. Sur le plan international, il souhaite une alliance militaire avec l'Allemagne pour contrer le rapprochement entre la Russie et les Etats-Unis.

Quant à Jean-Luc Bennahmias du Front Démocrate, il estime que c'est à l'Union Européenne, qui n'est pas en déficit, de prendre en charge l'investissement dans les TPE et PME pour lutter contre le chômage. Il défend lui aussi le revenu universel, et souhaite voir plus d'enseignants que de classes dans les collèges.