Pour l'anecdote : un internaute avait déposé le nom de domaine Fillon2017, qu'il a depuis cédé. Un autre détient encore Fillon2022… Moins bonne affaire, semble-t-il. Quoi que puisse dire François Fillon sur le Penelopegate, les éléments en possession du parquet financier semblent de nature à livrer un diagnostic net. Sans appel ? Ce sera autre chose.

Plusieurs éléments indubitables

Le volet emploi d'assistante de Penelope Fillon est une chose, l'autre, relatif à la Revue des Deux Mondes, peut prêter le flanc au chef de trafic d'influence. L'employeur a été élevé au grade de Grand-croix de la Légion d'honneur.

Il y a l'à-côté ''enfants" et autres assistants et assistantes. Sur son temps de travail rémunéré, un assistant ne peut se consacrer à une campagne électorale. Anne Faguer n'a jamais sollicité un congé pour se consacrer à la campagne de François Fillon, une communicante était aussi rétribuée par le patron de la Revue des Deux Mondes via sa fondation Culture et diversité. Marie Fillon, selon les dires de son père, aurait travaillé sur le livre La France peut supporter la vérité. Livre paru en octobre 2006. Les dates concordent, mais le rapport avec le travail parlementaire est ténu. Charles aurait, lui, œuvré à la campagne de Nicolas Sarkozy de 2007. Il y a de plus les rétrocommissions d'emplois d'assistants au Sénat (plusieurs chèques pour un montant d'environ 25 000 euros).

François Fillon invoque "des accusations infondées'', aucune infraction légale, et son souci de "l'éthique". Tous les faits évoqués "sont légaux et transparents". Il a insisté sur le montant brut des rémunérations. Certes, mais le brut inclut des cotisations sociales qui abonderont les retraites des intéressés. François Fillon invoque les "actions modestes (…) pouvant paraître anodines" de ses collaboratrices et collaborateurs comme "les remises de décoration".

Admettons. Mais est-ce bien du travail parlementaire ? Les magistrats sont donc incités à interpréter les textes, à en étendre la portée. À partir de quoi, d'une jurisprudence floue ? De leur sentiment intime ? Brigitte Barjot estime aussi que donner l'image d'une famille unie, propre sur elle, c'est un travail parlementaire.

Elle a lancé une pétition. François Fillon présente ses excuses aux Français, disant que finalement, c'est la jurisprudence Brigitte Bardot qui doit être prise en compte par la magistrature. On verra aussi si les sommes qu'il a divulguées, relatives à ses diverses propriétés immobilières, sont conformes aux estimations des domaines. François Fillon a aussi évoqué ses activités pour diverses entreprises ou cabinets, indiquant que ses conférences en Russie ne lui avaient rien rapporté. Pour le reste, ce sont les mêmes arguments invoqués par Jérôme Cahuzac qui, effectivement, avait contribué à faire évoluer la transparence, lutté contre l'évasion fiscale. Enfin, il a insisté sur son programme. Mis ce programme en parallèle avec ceux du Front national et du Parti socialiste.

"Rien ne me détournera des vrais enjeux de cette élection présidentielles", et "aucune instance" ne peut délégitimer les suffrages de la primaire de la droite et du centre. Pour le reste : que les magistrats décident, et non le "tribunal médiatique". Aux questions, il a répondu que personne, hormis le parlementaire, n'a le droit de contrôler la nature du travail des assistants. Alors, pourquoi donc des textes légaux pour en encadrer les attributions ? Personne, pas même Brigitte Barjot ? Belle formule ''Plan B, c'est plan Bérézina". Oui, mais, pour le Plan F, comme plan Fillon, ce n'est pas gagné, en tout cas pour Fillon2017.