La droite a eu avec horreur la confirmation que François Fillon serait certainement mis en examen le 15 mars, après une comparution devant les juges. Contrairement à ce que ce dernier avait annoncé au début du scandale touchant son épouse, il a déclaré, à midi, qu'il ne retirerait pas sa candidature malgré sa mise en examen. La nouvelle de cette probable mise en examen intervient alors que, après des excuses publiques, François Fillon avait réussi à faire taire le vent de fronde qui soufflait dans son parti et qui exigeait une candidature alternative de la droite.
Hier soir, c'est le sénateur LR de l'Hérault, avant même l'annonce du candidat de la droite, qui a déclaré préférer envoyer un parrainage pour Alain Juppé au Conseil Constitutionnel, estimant que la situation de François Fillon était trop incertaine.
Plan B ?
Le sénateur républicain de l'Hérault a été plutôt clair sur les raisons qui motivaient son choix d'Alain Juppé plutôt que de François Fillon, malgré que le maire de Bordeaux ait échoué à la primaire de la droite : " Devant une telle incertitude, lourde de conséquences pour la démocratie, il serait inconcevable que les Français qui souhaitent l'alternance, et au premier rang d'entre eux les électeurs de la droite et du centre, soient privés de toute possibilité d'alternative faute de disposer d'un candidat remplissant les conditions constitutionnelles pour se présenter à l'élection présidentielle.".
Cet élu soutenait déjà Alain Juppé lors de la primaire de la droite, et il s'était engagé à en soutenir le vainqueur. Cependant, pour qu'il en vienne à renier ses engagements, la droite doit être dans une situation bien confuse, et très grave, à l'approche de l'élection la plus importante pour les Français. Le Conseil Constitutionnel n'acceptera plus aucun parrainage à partir du 17 mars, ce qui marquera la fin des dépôts de candidature à la présidentielle, et ce qui lui laisse ainsi peu de temps pour faire son choix définitif.
Comme à l'annonce de l'affaire d'emploi fictif de l'épouse de François Fillon, elle se scinde de nouveau en deux à l'annonce de cette mise en examen de l'ancien Premier ministre, certains lui restant loyaux, d'autres réclamant d'urgence un plan B.