Le Pen et Macron représentent deux visions politiques radicalement différentes. Soit les globalistes contre les patriotes. L’avenir du pays semble en tout cas plus que compromis, sous l’œil moyennement intéressé de Moscou, Washington et Beijing. La solution, ou plutôt le rebond, viendra-t-il de la culture, et donc du nivellement par le haut de la population ? Cela n’est pas la priorité du mouvement En Marche ! et du Front National. Mais jetons un coup d’œil, malgré tout, à leurs projets culturels pour la France. Histoire d’y voir plus clair, loin des discussions de comptables et de petits boutiquiers.

La Politique culturelle de Marine Le Pen, pour commencer par elle, a pour ambition, selon son programme et ses déclarations, de remettre l’enjeu culturel au centre des politiques publiques. Pour la patronne du FN, les gouvernements précédents ont totalement dévoyés ce domaine. Elle prétend vouloir valoriser la culture comme un véritable héritage de la nation et des identités des français mêmes. Marine Le Pen vise un projet culturel global, qui garantit la promotion du patrimoine. Grâce à un mécénat populaire et une sauvegarde des trésors nationaux. Le numérique sera aussi mis en avant, tout comme les collèges de citoyens (qui seront actifs au sein du CSA, par exemple).

L’entretien et la préservation du patrimoine est une de ses priorités, avec une augmentation de 25% du budget prévu à ces fins.

Marine Le Pen affirme également vouloir mieux contrôler le financement public au sein du cinéma français. Une réforme du régime des intermittents du spectacle est prévue, par la création d’une ‘’carte professionnelle’’ qui donne l’accès au statut d’intermittent (avec une période de référence allongée à 12 mois, au lieu des 10 actuels).

L’exception culturelle française prend une place importante au sein du programme du Front National, notamment par une protection des auteurs qui travaillent pour des structures de diffusions telles que Netflix et Amazon. D’autres mesures sont à noter, comme le tarif moyen du ticket de cinéma (pour rendre à nouveau accessible ce divertissement, au plus grand nombre), ou la mise en place d’une éducation à l’image, intégrée au parcours scolaire.

Le tout, on l’aura compris, en mettant la priorité sur les œuvres conçues en France. Mais qu’en pense son adversaire, et que propose-t-il de si différent ? Voyons maintenant les grandes lignes du programme culturel d'Emmanuel Macron...

Macron et Le Pen : Quelles différences de programmes ?

Le jeune leader du mouvement centriste En Marche ! considère, selon ses propres propos, que la culture doit être replacée au centre de la vie des français. Celle-ci, toujours selon lui, est un véritable ‘’projet de société’’, surtout dans un monde où règne le chômage de masse, les changements climatiques, les problèmes d’intégrations, le numérique, (…). Il s’agit de la priorité d’Emmanuel Macron, avec l’école.

Ce dernier tend, exactement comme Marine Le Pen, à valoriser le patrimoine et favoriser l’accès à la culture. Son mouvement, toujours selon son programme visible sur internet, soutiendra la création et les artistes, tout en redonnant un sens à l’idéal européen. Le leader d'En Marche! considère que le modèle de financement du cinéma français, mis en péril par la baisse de ressources publicitaires et la télévision, doit être revu. En favorisant les nouveaux cinéastes, la diffusion des films français dans le monde. Le régime des intermittents du spectacle, pour sa part, est perçu par ce très jeune homme politique comme un ‘’outil au service de la politique culturelle’’, et sera donc maintenu en l’état (tout en l’adaptant, pour éviter les abus).

Pour macron, les mêmes règles fiscales doivent prévaloir pour tous les acteurs culturels, y compris pour Netflix. Divers points de son projet sont aussi à retenir, tels le ‘’pass culture’’ de 500 € (qui sera disponible pour les jeunes de 18 ans). Ou la mise en avant d’une éducation à l’image. Que ce soit à l’école, mais aussi dans les médiathèques. La culture a été le parent pauvre de cette campagne électorale, selon l’expression consacrée. Et la priorité de ces deux candidats ne se situe pas là. Libéralisme sauvage, loi du plus fort, ou fermeture des frontières : voilà des thématiques beaucoup plus intéressantes pour Macron et Le Pen. Les français feront leur choix… Vox Populi, Vox Dei !