Le PS est une nouvelle fois scindé en plusieurs tendances au lendemain du second tour de l'élection présidentielle. D'abord, les éléphants du parti, qui représentent une ligne majoritaire, ont décidé de collaborer pleinement avec le nouveau Président de la République dans le cadre des élections législatives. Certains, sans quitter leur parti, ont demandé à être investi sur les listes d'En Marche ! pour appartenir à la majorité présidentielle du 18 juin. Ensuite viennent les tenants du compromis, qui souhaitent clairement être députés sous la bannière PS et s'opposer ou non aux projets d'Emmanuel Macron en fonction de leur objectif.

Puis une ligne minoritaire se dégage, représentant les anciens frondeurs : s'opposer sans détour au Président de la République et à ses projets de réforme jugés antisociaux.

Les éléphants du centre

L'ancienne gauche de gouvernement, aujourd'hui plus proche du centre représenté par Emmanuel Macron, se retrouve entièrement dans la première ligne, majoritaire au PS. En effet, elle recouvre des personnalités telles que Jean-Marie Le Guen ou Manuel Valls. Le secrétaire d'Etat chargé de la francophonie avait déclaré hier soir, à l'annonce des résultats, vouloir " s'inscrire complètement dans la majorité présidentielle." L'ancien Premier ministre, pour sa part, a tweeté au même moment : " Nous devons bâtir une majorité présidentielle large et cohérente à l'Assemblée.

Le temps est au dépassement et à la clarté pour réussir."

Les tenants du compromis

La ministre de l'Education nationale, qui a soutenu Benoît Hamon pendant la campagne présidentielle, est favorable à l'investiture de candidats sous la bannière du PS qui seront ou non dans l'opposition une fois à l'Assemblée nationale, en fonction des réformes proposées par le gouvernement.

C'est la ligne du pragmatisme : rester député socialiste, et exprimer ses accords comme ses désaccords avec la politique menée par le gouvernement. De toute manière, en cas de désaccord, le Président de la République a annoncé d'emblée qu'il gouvernerait par ordonnances, décrets, et passages en force à coups de 49.3.

L'opposition claire et franche

Elle est portée par les anciens frondeurs appartenant à la majorité présidentielle actuelle avec, comme figure de proue, le candidat malheureux à l'élection présidentielle Benoît Hamon. Ce dernier, hier soir, après l'annonce des résultats, a déclaré s'inscrire sans détour dans l'opposition parlementaire via Facebook : " Si 63% des Français ont voté pour Emmanuel Macron, cette majorité n'existe pas pour démanteler le code du travail par ordonnance. Elle n'existe pas pour augmenter la CSG et supprimer l'Impôt de Solidarité sur la Fortune. Elle n'existe pas pour diminuer le nombre de fonctionnaires et laisser disparaître les services publics, dégrader l'hôpital et les écoles.

Elle n'existe pas pour approuver les traités de libre-échange." Par suite, il a affirmé soutenir une union de la gauche aux législatives, et donc des candidats clairement ancrés à gauche s'ils devaient être confrontés à un socialiste pro-Macron dans leur circonscription.