Aujourd'hui, c'est la fête du travail ! C'est la raison pour laquelle des rassemblements ont eu lieu dans les grandes villes françaises, mais cette année plus importants encore, avec les enjeux électoraux que nous connaissons. Néanmoins, ils ont été marqués par une grande désorganisation, car chacun défilait pour des raisons différentes, et des violences ont été commises contre des policiers à Paris par des casseurs.
Chacun sa cause
Une grande partie des manifestants appelait à faire barrage au Front National le 7 mai, dans les urnes. Une autre partie appelait à la même chose à une nuance près : elle souhaitait plébisciter Emmanuel Macron.
D'autres, encore, à grands renforts de pancartes, défilaient clairement pour le "ni-ni", c'est-à-dire pour battre les deux candidats présents au second tour de l'élection présidentielle. Ainsi, les syndicats, organisateurs de ces rassemblements, ont largement été débordés par les différentes revendications, et surtout par l'irruption de casseurs dans le cortège parisien. La CGT, FSU et FO ne sont pas parvenues à calmer les tensions, et des Black Blocs ont fini par affronter des policiers.
Qu'est-ce que les Black Blocs ? Ce n'est pas un groupe politique ou idéologique déterminé, mais simplement un rassemblement spontané et éparpillé de "casseurs" habillés en noir dans une manifestation. Déjà présents lors des manifestations contre la loi travail, ils ont rapidement été liés à des groupuscules révolutionnaires d'extrême gauche, plus radicaux que des mouvements comme le NPA ou LO, et parfois même anarchistes.
En tout cas, ils ont blessé pour le moment 3 CRS à coups de cocktails Molotov, lesquels ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogènes. Le rassemblement du premier mai, qui devait être pacifique, a finalement dégénéré à Paris en guérilla urbaine, et il ne peut être résumé à une revendication précise concernant l'élection présidentielle.
Pas de candidat du travail
Ces affrontements montrent bien l'insatisfaction et la colère vis-à-vis des résultats du premier tour de l'élection présidentielle. Au départ, les syndiqués et la population s'étaient rassemblés pour fêter le travail et la valeur qu'il représente, mais ils ont finalement présenté une contestation politique forte des deux candidats présents au second tour.