Les dirigeants de l'OTAN sont aujourd'hui réunis à Bruxelles autour de Donald Trump pour ouvrir un nouveau débat dans la lutte contre le terrorisme : l'organisation doit-elle en même temps participer à la coalition militaire contre l'Etat Islamique en Irak et en Syrie ? La question du renforcement des prérogatives de l'OTAN se pose simultanément au doute savamment entretenu par le président des Etats-Unis qui, pendant sa campagne électorale, ne cessait de remettre en cause cette organisation, son utilité ainsi que son coût. Ainsi, devant les dirigeants des pays membres, il devrait clarifier sa position sur la contribution des Etats-Unis dans le cadre de l'OTAN.

La question de la participation de l'OTAN à la coalition en Irak et en Syrie a justement été soulevée par la précédente administration américaine, et encouragée par ses alliés ; or, la nouvelle administration américaine ne le voit sans doute pas de la même manière.

Inauguration d'un siège de l'OTAN

Les locaux bruxellois de l'organisation ont été modernisés, ce qui permettra aux 28 dirigeants présents aujourd'hui d'inaugurer le nouveau siège de l'OTAN, dont les travaux ont coûté 1.1 milliard d'euros. Les Etats européens sont plus que jamais unis dans cette initiative, notamment depuis la crise ukrainienne, face à la Russie de Vladimir Poutine, mais le pays qui devrait être la tête de proue de ce navire semble le lâcher, ce qui ne plaît pas beaucoup aux dirigeants européens.

Ils attendent particulièrement le président des Etats-Unis sur le respect de l'article 5 du traité fondateur de l'OTAN, article très symbolique du rôle de coopération militaire de cette organisation : en effet, il engage chaque pays signataire à défendre un autre pays signataire attaqué par un ennemi extérieur comme si l'attaque l'avait concerné lui-même.

Autrement dit, les Européens ont besoin de se sentir rassurés sur la riposte américaine en cas d'agression russe.

Financement

Néanmoins, la nouvelle administration américaine est réticente vis-à-vis de l'OTAN pour des questions de financement. En effet, Donald Trump, pendant sa campagne présidentielle, n'avait cessé de dénoncer une organisation " obsolète " et qui coûtait trop cher aux Américains.

Selon lui, chaque Etat membre doit prendre sa part du fardeau, de manière équitable, car les Etats-Unis fournissent beaucoup plus d'argent à cette organisation que n'importe quel autre membre. Des tractations ont eu lieu entre l'administration Trump et les dirigeants de l'OTAN depuis l'élection présidentielle américaine, et chacun semble faire un pas vers l'autre, ce qui réduit le risque d'un désengagement américain, car, plus récemment, le président s'est dit " satisfait " du nouvel accord financier.